pérature. L e thermomètre, plongé à différentes reprifes & en
différentes places dans cette A r g ille , donna conftamment 7
degrés 5. J’eus encore plus de peine à re ifo rtir, que je
n’en avois eu à entrer, parce que le canal va en defcendant
du dedans au deho rs, & quoiqu’il femble que le poids du
corps doit aider à forcer fou palfage dans, les parties les plus,
étroites du canal, ce tte fituation d’ avoir la tête plus, baffe que
les pieds augmente confîdérahlement la fatigue. On n’a, pas
la reffôurce de defcendre à re culons, parce que ce couloir fe
fubdivife en plufieurs endroits, & qu’il faut avoir la tête eu
avant, pour voir où l’on s’enfile.
E n reffortant je trouvai le thermomètre expofe au Soleil a
l’ entrée de la G ro tte , à 10 degrés | mais cette chaleur étoit
due en grande partie à la réverbération des rochers nuds &
perpendiçulaires, qui dominent cette p la ce ,. & qui la tenaient à
l’abri d’un violent vent du N o rd , qui regnoit ce jour l à c a r en
rafe campagne, le thermomètre , même au S o le il, ne montait
qu’à 4 degrés.
I l feroit curieux d’éprouver en f ié là chaleur du fond de
cette Grotte j. mais j ’avoue que je ne penfe pas, à m’y enfoncer
de nouveau. Je d ir a i, pour l’inftruêtion de ceux qu i, avec
un corps plus mince & plus fo u p le , feroient curieux de répéter
cette épreuve , que là où le canal fe d iv îfo it, je tirai
toujours à la d r o ite , & qu’ainfi j ’arrivai au fond d’un eul-de-
f a c , à la diftance, comme je l’ai d i t , d’environ x Go pieds de
l’ entrée. Si l’ on tiroit à gauche, on iroit à ce qu’on d it, beaucoup
plus loin encore ; on prétend même dans- le pays qu’on
n’eft jamais parvenu jufques au fond de ce canal,
Q u a n t à la càufe de la formation de cette G ro t te , il faut
que ce foit une fente ou une Crevaife accidentelle qui ait donné
palfage aux e a u x , & que ces eaux Payent enfuite arrondie &
augmentée : ou qu’i l ait exifté là une veine d’une matière plus
tendre:, qui peu-à-peu fe fera affaiffée, & aura été entraînée
par des eaux fouterreines. Les parois de ce canal, irrégulières,,
îortueufes, parfemées de cavités arrondies, manifeftent encore
l ’aâion de cet élément.
§. 4 34. L i s bancs de Pierre calcaire , dont tout le corps
du Mont Saleve eft c om p o fé , ont une inclinaifsn commune
& générale, du côté des Alpes vers lefquelles ils defcendent.
Cette montagne qui ne préfente à là*vallée du Lac de Geneve
que les tranches efcarpées de fes co u ch e s , offre à la vallée
des Bornes, & aux Alpes fituées au delà de cette vallée , une
pente douce & prefqu’unifonue ; mais qui devient cependant
plus rapide vers le bas.
D a n s quelques endroits & même prefque par-tout, les co u ches
defcendent fo u t droit du haut de la montagne jufques à
fon pied : mais au deflus de CoUonge, le foramet arrondi en
dos d’â a e , préfente des couches qui defcendent de part &
d’autre , au Sud-Eft vers les A lp e s , & au Nord - Quefl: vers
notre vallée ; avec cette différence, que celles qui defcendent
vers les Alpes parviennent jufques au bas; au lieu que celles
qui nous regardent font coupées à p ic , à une grande hauteur.
C es deux inclinaifons ne font pas les feules que l ’on obferve
dans les, bancs du Mont Saleve , ils en ont encore une troi-
fiemëf ils ,fo n t relevés vers le milieu de la longueur de la
montagne, & defcendent de là vers fes extrémités. Cette pente,
Z z
Conjetures
fur la formation
de
•cette grotte.
Sitcatfoïi
générale des
bancs du
Mont Sale*
ve.