Température
du fond
de la caverne.
Charbon de
pierre.
paffage, empêchent de pénétrer plus avant. Mais que cette
gallerie fe prolonge jufqiies à la diftance de deux lieues, comme
le prétendent les gens du pays , c’eft ce que j’ai de la peine
à croire.
L e thermomètre de Mercure étoit là un peu au deifus de
neuf degrés & d em i , au même point que dans les caves de
l ’obfervatoire, fixé par les obfervations de Mr. D e L u c , à $ |
de ce même thermomètre.
En reveriant, nous vifitâmes deux branches de la gallerie,
l’une à droite & l’autre à gauche ; elles Viennent l’une & l’autre
aboutir à des ouvertures demi-circulaires, fituées fur des
efcarpemens inacceflibles.
- J e n’ai rien vu dans l’intérieur de cette grotte , qui pût faire
foupçonner qu’elle ait été creufée de main d’homme. Son
irrégularité, l ’abfence de toute produdion minérale qui eut pu
exciter à d’auffi grands travaux, me font pencher à : croire
qu’elle eft l’ouvrage de la Nature , & vraifemblablement celui
des e a u x ; leurs veftiges ne font cependant pas auiïï évidens
qu’aux grottes d’O r fe lle s , où l’on voit les bancs de rochers
qui forment les parois de la g ro tte , creufés & rongés comme
les bords d’un fleuve.
'§. 4.66. L e s montagnes calcaires au Nord-Eft au deifus de
la caverne, renferment des bancs confidétables de Charbon de
p ie r re , encaiffés dans un Schifte noir & compaéte. On tirera
it un grand parti de cette utile p roduc tion , fi le gouvernement
vouloit permettre la navigation de l ’Arve ; car pat
les voitures ordinaires, les frais -de tranfport font trop confi-
dérables.
§. 4C 7 , Si du grand chemin qui eft au pied de la caverne ,
on jette les yeux fur le rocher dans: lequel eft fon ouverture*,
on obfervera que les bancs de ce rocher font très-épais ; &
compofés. d’une pierre calcaire g r i f e ; qu’au deffus de cette
pierre grife on en vo it une autre de couleur b ru n e , dont les
couches font très-minces ; mais . qui pâr leur répétition forment
une épaiifeur confidérable.
C e s couches dé pierres à feuillets minces continuent jufques
à Sallenehe & au d e là; & font renfermées par deifus & par
deffous, entre des bancs de Pierre calcaire g r i f e , compacte &
à couches épailfes. Quelquefois la pierre grife qui fert de
bafe, ou comme difent les mineurs, de plancher à la brune,
s’enfonce, & alors celle-ci .paraît'à fleur de terre; ailleurs cette
pierre grife fe releve & porte la brune à une grande hauteûr.
C e t t e pierre brune & feuilletée e f t , comme la g r ife , de
nature calcaire ; mais un mélange d’A rg ille , & peut-être un
peu de matière graffe ou phlogiftique, lui donnent fa couleur
brune;, & ' la difpofent à fe rompre en* fragmens angulaires
& à côtés plans.
C e genre de pierre eft fort fujet à avoir fes couches fléchies
ou ondées en forme d’S , de Z ou de C. Près de la
cavèrne On voit, unè lacune dans le milieu des bancs du roc
gris ; les couchés minces • ont rempli cette la cun e , 'mais elles
font dans cet efpace extrêmement tourmentées. On comprend
Pierres cal«
caires ä
feuiüets
minces, ren-
ferm en-
tre des cou-
ches epaif-
fes.