l a c de Mo-
rat.
de l’air étoit de 1 7 degrés f , & celle de Peau à la furface-
de i f f degrés f.
L e fond du Lac de Geneve eft plus frais que celui-ci, même
à de moins grandes profondeurs, ( § . 3 9 7 .) : fans doute parce
que les courans qui gliifent fur ce fon d , portent à de grandes
diftauces la fraîcheur des eaux les plus profondes..
§. 4 0 1 . D e retour à Cerlier , nous en repartîmes fur ]e
champ pour aller dîner à M o ra t, qui en eft éloigné de trois
grandes lieues. Nous traverfâmes les marais qui font à l’extrémité
feptentrionale du Lac qui porte le .n om de cette ville,
& nous faillîmes à y refter emhourbés. Ces grands marais ho-
r izo n tau x , peu élevés au deifus du niveau du L a c , ont été
vraifemblablement autrefois couverts de fes eaux : & alors les
trois L a c s , de Neuchâtel, de Morat & de B ien n e , étaient renfermés
dans un même baffin.
D e Mo ra t nous revînmes à Geneve en deux jours & demi,
après avoir fait en n eu f jo u r s , un voyage intéreffant pour des
Phyficiens, & rempli d e 'm ille avantures plaifantes que je n’ai
point ofé raconter ; mais qui auroient été dignes de la plume
d’un B a c h a u m o n t ou d’un B o u e e l e r s .
C H A P I T R E X V I I .
LA P E R T E DU RHONE . (1).
|§. 402. I Æ Rhône après avoir franchi le paifage étroit de
j l ’Eclufe, entre l’extrémité du Mont Jura & le Vouache , tourne
autour du pied de la montagne du Credo. L e pied de cette
montagne eft ( §. 2 1 4 . ) , compofé de G r è s , de fable, d’Ar-
gille & de cailloux roulés. Toutes ces matières, peu cohérentes
entr’elles, fe lailfent creufer par le R h ôn e , qui au lieu
de s’étendre en la rg e u r , fe rétrécit & s’enfonce confidérable-
merit. Ce même fleuve qui auprès de G en ev e , au deffous de
fa jonction avec l ’A r v e , a une largeur moyenne de 2 13 p ied s ,
11’a feus le pont de Grezin , à deux lieues au deffous de l ’Eclufe’,
[que i f à 1 6 pieds de la rg e ; mais il a en revanche une très-
I grande profondeur.
A demi-lieue au deifus de ce même p on t, le Rhône coulant
[toujours dans un lit profondément creufé dans des terres ar-
Igilleufes, rencontre un fond de rochers calcaires , dont les
bancs horizontaux s’étendent par deffous les Argilles.
| CO Mr. Gü ï TTAKb a donné à l’ Aca-
1 demie des Sciences, un Mémoire fort
[étendu fu r plupeurs rivières de Normandie
, qui entrent en terre È? qui en
\reffortent enfuite, & fu r quelques auprès
de lu France. Nem. de FAcad. pour
1758. A la fin de ce Mémoire, Mr.Gu.ET-
! Tard, donue une defeription & un
i deiïin de la perte du Rhône. Mais
te n’eft point ce Naturalifte célébré qui
l’a obfervée Tui même ; le deffin & la.
defeription qu’on lui a envoyés, paroif.
fent même avoir été fa its , plutôt d’après
un fouvenir confus , que d’après
la Nature. Je tâcherai de donner des
idées plus jliftes , & plus approfondies
de ce phénomène , fans m’arrêter à relever
les inexactitudes de la defeription
que je viens de citer. Quant au deifirs
je crois que l’on peut s’ en paifer..