jfcës eaux
ont transporté
juf-
tjues fur les
«montagnes.
Queftion
ïa r forigine
de ces eaux.
eaux des pluies ou des neiges fondu es, ont entraîné les parties
les plus lé g è re s , qui entouraient autrefois ces gradées malles.
L e feu eft le feul agent qui pût difputer à l’eau le tranf.
port de ces pierres ; mais a-t-on vu quelqu’exemple d’une ex.
plofion qui ait lancé à 12 ou 1 <f lieu e s , des blocs du volume
de plufieurs toifes cu b e s , tels que nous en trouvons Fréquem.
ment dans nos environs. Si l ’on vouloit admettre cette hy.
pothefe , il faudrait pour expliquer de fi grands effe ts, fuppofer
des feux d’une étendue & d’une violence extrême : or de tels
feu x auroient fondu ou calciné ces rochers , ou du moins auraient
lancé avec eux des L a v e s , ou des matières vitrifiées :
Mais on ne trouve ni fur ces b lo c s , ni dans les matières qui
les entourent , aucune trace de l’action du feu ; & au con-
tra ire , le fable 8c. le gravier qui les accompa gn ent, font des
veftiges indubitables du paffage des eaux. •
§. 208. Ce ne font pas feulement les bords du L a c , & le
pied des montagnes voifines , qui font couverts de cailloux &
de grands fragmens de Roches primitives ; on en trouve de
femblables, difperfe's fur le Mont Saleve, & fur les pentes du
Jura qui regardent les Alpes, jufques à la hauteur de 3
400 toifes au deffus du niveau du Lac.
I l faut donc que les eàux fe foient élevées jufques à cette
hauteur.
§. 209. M a i s , dira-t-on, quelle fut l’origine de ces eaux’
Qg’eft-ce qui leur donna une impulfion fi violente? Comment
ces maffes de rocher ont-elles pu être tranlportées fur de*
hauteurs, que de larges & profondes vallées féparent des Alpes
primitives ?
I l faudrait pour répondre à ces grandes queftions, entrerons
des difcuffions fort étendues , dont ce n’eft point ici la
place. Cep en d an t, pour ne pas laitier imparfaite cette partie
de l’Hiftoire Naturelle des environs de Geneve , & pour fatif-
faire l’impatience de la nombreufe claffe de Lecteurs, qui aiment
à connoître les réfultats, fans fe foucier beaucoup des difcuf-
[fions, je dirai en peu de mots J ce qui me paraît être le plus
vraifemblahle.
§. 2 1 0 . L e s eaux de 1 O c é a n , dans lequel nos montagnes
ont été fo rmé es, couvroient encore une partie des ce montagnes,
lorsqu'une violente fecouffe du globe ouvrit tout à coup de
j grandes cavités, qui etoient vu-ides auparavant » 8c caufa la
rupture d’un grand nombre de rochers.
L e s eaux fe portèrent vers ces abîmes avec une violence:
extrême, proportionnée à la hauteur qu’elles avoient alors „
creuferent de profondes vallées , & entraînèrent des quantités,
immenfes de te r re s , de fables, 8c de fragmens de toutes fortes.
Ide rochers. Ces amas à demi liquides chaffés par le poids
¡des eaux , s’accumulèrent, jufques a la hauteur ou nous voyons
encore plufieurs de ces fragmens épars.
E n s u it e les. eaux qui continuèrent de co u le r , mais avec une-
vîteffe qui diminuait graduellement, à proportion de la diminution
de leur hauteur, entraînèrent peu-à-peu les parties les
plus lé g è re s , & purgèrent les vallées de ces amas de boues
& de débris, en ne biffant en arriéré que les maffes les plus
Hypothefe
en réponfe à
cette cpjek.
don.