Rognons
durs & py-
riceux.
ïlan te rares
3 e. Ifpece
de pierre :
elle eft cal-
caire-i mêlée
de Giès.
de cette pierre , ils en reffortent intaéls, & ne paroiffent point
avo ir perdu de leur dureté ni de la cohérence de leurs
feuillets. Ces Ardoifes contiennent , de même que la Pierre
calcaire qui les domine , un peu de Fer & un mélange d’Ar*
gille ou de Pierre de Corne. C ’eft ce mélange qui leur donne
une odeur terreufe que n’a point l ’Ardaife feche & dure dont
on couvre les toits.
L es filons ferrugineux qui traverfent les bancs de ces Ardoifes
, contiennent des rognons fi du r s, qu’ils donnent des
étincelles; & le coeur de ces rognons eft ordinairement rempli
de Pyrites, qui paroilfent jaunes & brillantes dans le moment
où on calfe la p ie r r e , mais qui fe décompofènt à l’air en une
rouille ferrugineufe.
O n voit entre ces Ardoifes quelques touffes d’une petite
Campanule allez rare, Campanula uniflorw. C’eft la feule plante
du B u e t , que je n’aye pas trouvée fur les montagnes qui bordent
la vallée de Chamouni. Je , parlerai ailleurs des plantes
les plus remarquables de ces montagnes,
- §• y 83- Sous ces Ardoifes on trouve un rocher compofé
d’une Pierre calcaire, qui reffemble à celle du fom m e t, mais-
dont la couleur eft moins foncée , le tiffu plus fe r ré , & les
Couches plus unies. Ou y remarque deux chofes fingulieres.
L ’ u n e , que les tranches des feuillets de cette p ie r re , lorf-
qu’elles ont été expofées aux injures de l’air, font bordées par
des efpeces de petites moulures, ou de bourlets arrondis , fail-
lan s , épais : environ d’une lign e , & parfaitement parallèles entr’eux.
Ces moulures font, d’un blanc jaunâtre, & le relie, de.
la pierre eft d’un gris foncé. En caffant les feuillets de cette
p ie r re , on en trouve dans lefquels on diftingue une couche
blanchâtre, qui correfpond à ces moulures; d’autres paroiffent
en dedans parfaitement uniformes & homogènes.
L o r s q u ’ o n met cette pierre en dccoélion dans l ’eau fo r te ,
la partie dont la couleur eft la plus fo n c é e , fe diffout comp
lètement , à la réferve d’un petit réfidu n o ir , mêlé d’un peu
de fable ; mais les moulures blanches | &. la partie intérieure
de la pierre qui leur correfpond, demeurent entières, moins
cohérentes pourtant qu’avant cette épreuve, car elles fe brifent
entre les doigts & s’y réduifent en un fable quartzeux très-fin.
C es rochers font donc compofés de couches alternatives,
d’une Pierre calcaire affez pure & d’un Grès très-fin, dont les
grains font liés par un fuc calcaire ; les eaux .des pluies attaquent
& rongent les couches calcaires plus promptement que
les couches de G r è s , qui forment ces petits bourlets faifians ;
& ces bourlets font plus blancs que les parties intérieures de
la pierre qui leur correfpoudent, parce que les injures de l’air
détruifent en partie le gluten calcaire d’un gris fbnc.é, qui dans
l ’intérieur de la pierre , mafque la couleur des petits grains
quartzeux dont ces couches de Grès font compofées.
L ’a u t r e Angularité que préfentent ces ro ch er s , c’eft un
grand nombre de fentes verticales, qui élargies par l’érofion
des eaux,:les divifent en maffes détachées., qui de loin reffem-
blent à de gros pilaftres de forme prifmatique. La plupart de
ces pilaftres font irrréguliers ; j’en diftinguai cependant un qui
ctoit exaftement rectangulaire, large d’un pied & haut de quatre.
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