Recherches
fur les caufes
de réleétri-
cité des
images.
Difficulté
cPélever des
Cerf-volans
fur les montagnes.
l ’a ir , ou l ’aétion du S o le il, ou ces deux caufes réunies, qui
l ’éleélrifoient, tandis qu’il étoit fufpendu & ifolé dans l’air.
D ’a p r è s ces conjectures, nous effayâmes, M. L u l l in & moi
de produire de. l ’éleélri'cité par le moyen de vapeurs artificielles;
en les foumettant, tantôt au frottement de l’a i r , tantôt au
frottement d ’autres v a p eu r s , tantôt à l ’ailion des rayons du
So leil; nous combinâmes même ces divers moyen s, à l’aide d’éo.
■lipi’les., de chaudières bouillantes , de grands fouflets; en tenant
ces c o rp s , tantôt ifolés, tantôt communiquans , tantôt au Soleil,
tantôt à l’ombre ; nous pouffâmes'nos recherches juiques à
effayer de niéler .avec l’eau que nous faifions évaporer, diffé-
rens ingrédiens volatils ; mais aucune de ces épreuves ne pro-
duifit le plus léger fymptôme d’ëleélricité.
D epuis , j’ai réfléchi, que peut-être m’étois-je trop hâté de
tirer de notre expérience cette conclufion , qué l’éleélricité des
petits nuages s ’étoit) engendrée au travers de l’air : j’ai penfé
que peut-être n’avoient-ils par eux-mêmes aucune éleélricitéj
qu’ils 'pouvoient n’avoir eu d’autre office , que celui d’augmenter
la hauteur de mon condudeur, en fervant eux-mêmes de
condudeurs , & en faifant paffer à la pointé de ma p e r ch e , l’électricité
des couches les plus élevées de l ’athmofphere, auxquelles
le peu d’élévation de cette p erché ne lui permettoitpas d’atteindre.'
Il auroit fallu pourfortir de ce doute , élever un Cerf-volant
ou quélqu’autre condudeur à la même hauteur à laquelle par-
venoient ces nuages:, & éprouver fi ces condudeurs auraient
donné en l’abfence de cés nuages | la même éledricité que
l’on obfervoit au moment de leur paffage. Nous étions bien
pourvus- d’un Cerf-Volant ; mais le vent q u i regnoit alors étoit
trop foible pour l’élever ; d’ailleurs fur les hautes montagnes,
les vents fouflept avec Une telle içrégularité_,j qfi’il eft extrêmement
difficile d’y faire voler des Cerf-volans ; à peine font-ils
montés à quelques toifes de hauteu r, qu’un coup de vent contraire
à celui qui les é le vo it, les rejette à terre avec violence.
Mais j ’ai en vue d’autres moyens de vérifier ces con jed u res, &
je me propofe de les mettre en u fa g e , dès que j’en aurai l’occafion.
§. 2 9 y. C e u x qui auront la curiofité de vifiter le M ô le ,
peuvent partir de Geneve après midi , & aller en voiture coucher
à la B o n n e -V ille , qui eft à 4 ou ç lieues de Geneve.
Ils demanderont un guide dès le foir m ême , afin d’être prêts
à partir le lendemain de grand matin ; car il faut profiter de
la' fraîcheur, pour monter à pied la montagne ; on ne pourroit
faire à cheval qu’une' petite partie de la routé. Si l’on eft
curieux de redefcendre par un autre chemin, & de faire le
tour de la montagne, il faut envoyer la voiture attendre à
St. Joire. O n met 3 ou 4 heures pour monter jufques à la
pointe du M ô le , & environ 2 pour redefcendre de là pointe
* St, J o ir e ; enforte que dans les grands jours, on peut aifé-
ment arriver à St. J o ir e , affez à tems pour rentrer encore à
Geneve, avant que les -portes fe ferment; car St. Joire n’eft
qu’a f petites lieues de Geneve. Il n ’eft pas indifférent dè:
monter du côté de la Bonne-Ville, plutôt que du côté de; St.*'
Joire, parce que la pente au deffus de la Bonne-Ville regarde
le Couchant, de forte qu’en montant le matin de ce cô té -là ,
on marche à l’ombre ; & en redefcendant le foir du côté de St.
Joire , qui eft au L ev an t; on jouit encore de l’ombré. Ceux
qui ont gravi des montagnes rapides avec le Soleil fur le
'lus, ou qui les ont defcendues aves fes rayons dans les-y eu x ,
barriront le prix de cette attention.
H h s
Dire&ioti
pour ceux
qui voudront
parcourir
le
Môle.