Rochers
dont ces
fragmens
ont été détachés.
Tufs.
Chaîne
des Aiguilles-
rouges.
feuilletées, je. démêlai quelques fragmens d’une pierre calcaire
bleuâtre , femblable à ce Marbre que l’on nomme bleu turquin;
mais mélangée de grains de Spath & de feuillets de: M ic a , comme
ces Marbres antiques, que les Italiens nomment Cipolini.
E n obfervant avec attention les montagnes des environs, je
vis au pied de celles qui font à notre droite , un rocher de
la couleur de ces fra gmens, appuyé contre le pied de cette
même montagne. Plus loin, jufques au bord du Glacier d’Argentiere
, je vis des rochers femblables & femblablement fitue's.,
Au delfus de ces rochers calcaires, on voit une terre jaune ?.
qui eft vraifemblablement un T u f ; je ne l’ai pas obfervée. de
près ; mais j’en ai vu fi fou vent dans des polirions femblables,
& il eft fi aile de reconnoître cette p ier re , à fa couleur 8c à
fies débris terreux, que je ne crois, pas pouvoir m’y tromper.
L es montagnes contre lefquelles s’appuyent ces Tufs & ces
rocs calcaires,, font des Roches feuilletées , & leur centre eft
de Granit.,
§.,. y 4 5 . C e l l e s qui leur font-oppofées, & qui dominent à
notre gauche la rive droite de l’A rv e , font auffi de Roches
primitives mais ic i on ne voit point à leur pied de, rochers
fécondaires. Ces montagnes qui bordent au Nord -Ou eft, la
vallée de Chamouni, & que depuis. Servoz jufques ic i , nous
avons toujours eues à notre gauche, font couronnées par des
iommités beaucoup moins hautes que celles de la chaîne centrale
, 'mais pourtant fort élevées. Le Bréven dont j’ai parlé ».
§. y 1 7 , en eft une ; d’autres plus hautes & plus au Nord , fe
noiiiment les Aiguillés rouges,. à caufe de la. Roche feuilletée
rougeâtre dont elles font compofées; dans la fuite je défignerai
toujours par leur nom cette chaîne de montagnes.
§. y 4 7 . O n traverfe l’A rv e, & on vient palier au pied de
cette chaîne, en biffant fur la droite le village d’Argentiere ,.
troifieme paroiffe de la vallée de Chamouni, à deux petites
lieues du Prieuré. On voit le beau glacier qui porte le nom-
de ce v illa g e , defc.endre eu z ig - z a g , jufques au fond de la»
vallée.
§. y 48. Au pied des Aiguilles rou ges , vis-à-vis d’Argentière,’
fa i trouvé des fragmens d’une pierre affez finguliere. Le fond
de cette pierre eft une Roche de Corne d’un rouge v in eu x ,
mélangée de lames blanches de M ica , & compofée d’une infinité
de feuillets, plus minces que du papier. Entre ces feuillets:
011 voit une quantité de petits grains de Quartz blanc, & de
Feld-Spath de la même couleur. Ces grains font du r s , mais
lès feuillets de la Pierre de Corne qui les entourent, font trè s-
tendres , & ces- mêmes feuillets humectés avec le fo u ille , exhalent
une odeur terreufe extrêmement forte. Si: la terre qui
b it la baffe de cette pierre, au lieu de s’arranger par feuillets „
s’étoit dépofée & durcie en une maffe compaéte, & qu’elle
eut été mélangée des mêmes cryitaux qui s’y trouvent,, elle:
àuroit formé une efpece de Porphyre.,
§ . y 4 9 . B ie n t ô t après avoir dépaffé Argentiere, on tourne
au N o rd -E ft, & on gravit par un chemin rapide & pierreux,»,
une gorge extrêmement fauvage & inculte, qui fe nomme les
Montets. On paffe un pauvre hameau dont le nom eft Tré--
lefan; & à trois quarts de lieue d’A r g e n t ie r e o n vient au pluss
haut point de ce paffage. Là lès eaux fe partagent; celles du.
Argentiere#.
Roche de
Corne remarquable*.
Les M-oiî--
tets. I