Pourquoi
dans cette
partie on ne
trouve pas
des blocs de
Granit.
tagnes appuyées contre la g ran d e , & compafées en entier de
ce même fab le , agglutiné & converti en Grès, par des fucs
calcaires. ' Ces Grès font très-beaux & très-durables ; il y en
a une carrière confidérable au deffus du hameau nommé Ver.
-Tiens ; on gn fait un grand ufage pour l'architecture ; on en
a tiré des pièces de r y pieds de longueur , & l’on pourrait
en lever de beaucoup plus grandes.
: §. 230. D a n s toute cette partie de la montagne, de la
Croifette jufqu’au P ito n , on ne trouve prefque point de blocs
dë G ran it, ou d’autres pierres adventives, tandis que de la Croi-
fettè à M o n e tie r , & même de Monetier. à l ’extrémité de la
montagne auprès d’Etrambieres, ces blocs font très-fréquens &
très-confidérables.
O n pourrait croire que cette différence vient de la diffé-
renee des hauteurs, parce que le Piton eft la fommité la plus
élevée du Mont Saleve : M. D e L u c a trouvé fa hauteur de
y 12 toifes au deifus du Lac. Il ferait donc permis de fup-
p o fe r , que la hauteur de 46'o to ife s , à laquelle j’ai trouvé
des blocs de roches primitives, eft le plus haut point auquel
ils ayent pu être foülevés; qu’au deffus de ce p o in t , il n’ell
parvenu que des fables. Mais cette, explication ne paraît pas.
iuffifante, parce que j’ai v u , entre la Croifette & le Piton,
des places plus baiTes que 4 do to ife s , & dans lefquelles on
ne trouve pourtant point de ces blocs.
Je crois donc qu’il faut reconnoître, que la 'différence que
l ’on trouve dans ces corps adventifs, ne vient pas feulement
des différentes élévations des lieux dans lefquels on les trouve;
îiïai's encore de la différence des colirans qui lés ont chariésf
¿es courans . entraînant différentes matières , fuivant les lieux
donc ils tiroient leur fource.
Mais outre cette raifon gén éra le , j ’en vois ici une plus
particulière. J’ai fait voir ( § . 2 1 1 . ) que c e s , fragmens primitifs
fe trouvoient accumulés ; en plus grande quantité, vis-à-vis des
grandes vallées des A lp e s , & que ceux de Saleve font vraifemblablement
venus par celle de l’Arve. O r quoique le courant
déterminé par la vallée de l’Arve:,; ait eu dans fôn centre affez
de force pour accumuler de grands fragmens jufques à une
hauteur confidérable, cependant ce courant n’a point dû avoir
la même force fur fes bo rd s ; & par conféquent il n’a pu y
porter que des fables. C’eft ce que l’on voit dans toutes les
[grandes inondations; les rivieres débordées charient des pierres
I
& du grav ier , là où leur courant eft très-impétueux; mais
l elles ne portent que du limon fur les b o rd s , où le courant
t n’a que peu de vîteffe.
§. 2 3 1 . J’ai d i t , pour expliquer la formation de l’échan-
| crure qui renferme le vallon de M o n e tie r, qu’elle avoit ete
vraifemblablement Creufée .par des courans. qui venoiênt des
Alpes, & palfoient par deffus Saleve , pour fe jetter dans le
| grand courant qui rempliffoit la vallée du Lac de Geneve ; j’ai
fuppofé de femblables courans. pour rendre; raifon des fables
accumulés , & fur la montagne , & à fon pied , entre la Croifette
& le Piton. Il exifte un veftige bien remarquable de ces
[courans, dans une efpece de puits que je découvris il y a i f
ou 20 ans, d’une manière affez linguliere.
Je me promenois un ma tin , par un beau S o le il, fur le bord
le plus élevé-du Mont S a lev e , au deffus de Golohge , & j’.ad-
Y 2
Singulier
veftige He
ces anciens
courans.