couches du lituations refpeclives. Ces obfervations fi négligées jufqnes à ce
jo u r , me parodient être de la plus haute importance pour
la Théorie de la Terre. Mais elles font en même tems de
la plus grande difficulté.
U n e foule de caufes locales ont' altéré la fo rm e , & la fitua.
tion primitive des montagnes. Il s’agit de retrouver au mi.
lieu de ces ravages du tem s , l’ordre & les lo ix qui préfiderenî
à leur formation.
L e Jura n’eft pas une montagne dont il foit facile de faiGr
la forme générale. Des irrégularités fans nombre mafquent
cette fo rm e , & la dérobent aux yeux du Naturalifte.
P a r e xemple , fi des environs de Geneve on obferve la ligue
du Ju ra , qui fe préfente la première au deflus du L a c ; on
verra , ici des pentes rapides couvertes de forêts jufques au
fommet de la montagne , là des fommités nues & efcarpées,
plus loin des pentes douces couvertes de verdure.
Ce ne fera qu’en rapprochant avec foin les parties qui pa-
roiffent entières & con fe rv ée s, & en écartant celles qui ont
fouffert des altérations a ccidentelles, que l ’on parviendra à fe
former des idées juftes &. générales de cette forme primitive.
J e Grois qu’en procédant a in fi, on reconnoîtra que cette
première chaîne, de montagnes, a fa face antérieure ou orientale
, compofée de couches qui s’élèvent en s’ appuyant contre
le eorps même de la chaîne ; & que ces mêmes couches re-
defcendent du côté oppofé dans la Vallée ou Combe de.Mi-
jo u x , pour former la face occidentale de cette même chain&
La forme générale des couches de cette chaîne, reflemble
donc au toit d’une chaumière api s’élève depuis la terre juf-
ques au faîte ,& redefcend du côté oppofé depuis le faîte jufques
à terre. Les couches intérieures paroiffent parallèles à
celles du dehors ; enforte que l ’on peut comparer toutes les couches
de la montagne à celles d’un jeu de cartes ployé en
[deux, fuivanr fa longueur. Entrons dans quelques détails.
§. 333. Nous avons déjà vu que l ’extrémité méridionale du
[jura, au deflus du Fort de l’Eclufe , a fes couches prefque perpendiculaires
à l ’horizon , & defcendantes à l ’E f t , en s’appuyant
[contre le corps de la montagné. Le Vouache qui paroît être
üa derniere ramification du Jura, a fes couches fituées de la
même maniéré.
Si du Fort de l’Eclufe 011 revient au N o rd -E ft, on verra
[que toute la face de la montagne qui regarde le L a c , depuis
[Collonge jufques dans le Pays-de-Vaud, auffi loin que la vue
puifle s’étendre, eft auffi compofée de pentes fituées. de la
même maniéré, c ’eft-à-dire, appuyées contre le corps de la
[montagne.
O n remarquera, à la vé rité , que plufieurs fommités préfen-
tent des efcarpemens fitués en fens contraire; c ’eft-à-dire, qui
[s’élèvent contre l’Orient ; dans le pays de G e x , par exemp le ,
[la fommité qui eft au deflus de C o llon g e - & qui porte le nom
de Cré du miroir, celle qui eft au deflus de T h o i r y , & qui
¡s'appelle Reculet, d’autres fommités au Sud-Oueft du Mont-
¡Colombier, & une longue crête qui s’étend depuis le Mont
v Colombier, jufques aux Fau cilles, préfentent des efcarpemens
I tres-marqués, & tournés contre le Lac & les Alpes. D e même
Sa face qui
regarde le
La c , a fes
couches en
appui cor*
tre le corps
de la mon«
tagne.
Exceptions.
apparentes»