Sa difloln-
tion dans
l ’efprit de
Nitre.
Dans TAci-
de vitrioli-
que.
Sélénïte
naturelle,
femblable à
celle-la.
il n’eft refté qu’un demi grain de ces écailles indiffblubles; &,
par conféquent elles ne forment que la dixième partie du ré-
fidu terreftre de l ’eau minérale.
* L ’e s p r i t de Nitre, faturé des 4 grains \ , de la terre de ce
réfidu, qu’il a voit difloute, a refufé abfolument defe cryftallifer;
& lorfque je l’ai totalement delféché, il a attiré promptement
& fortement l’humidité de l’air, qui l’a de nouveau réfolu en
liqueur.
§. 26$. L ’a c ib e vitriolique a auili difious cette même terre
avec e ifervefcence, mais la Sélénite formée par cette diffolu-
t io n , fe cryftallifoit à mefure, au fond du vafe. La partie claire
de la folution foumife à l ’évaporation, a donné , dès qu’elle a
commencé à fe rapprocher, des écailles brillantes, qui vues au
microfcope , ont paru formées par l’entrelacement d’une in.
finité de lames longues & é troite s, tranfparentes & fans coupleur.
En examinant ces cryitaux avec de très-fortes lentilles,
j ’ai reconnu que leur forme eft celle d’un prifme exagone
com p rim é , c ’eft-à-dire, dont deux faces oppofées font plus
larges que les autres. Ces prifmes 'font terminés par des
plans qui les coupent obliquement, en faifant avec leur ax»,
des angles d’environ 4 y degrés.
Je conferve dans mon cabinet, de grands cryilaux de Sélénite
naturelle, trouvés dans les Argilles de S h o to v e r , près
d’Oxford. Leur forme ne différé de celle que je viens de
décrire, qu’en ce qu’au lieu d’être coupés à chacune de leurs
extrémités par un plan un ique, ils font terminés par deux plans
qui fe jo ig n e n t , & forment là une arrête ; mais ces plans fe
réunifient fous un fi grand an g le , & font par conféquent h
près de ne former qu’un feul p lan , que lors même qu’ils exif-
teroient dans nos cryftaux microfcopiques, il feroit impoflible
de les diftinguer.
P a r m i ces cryftaux de Sélénite, je n’ai pu diftinguer aucun
cryftal de fel d’Epfom. 11 paroit d o n c , & par cette épreuve,
Sc par la précédente, que ce réfidu terreux eft une Terre calcaire
pure & fimple, fans aucun mélange de Magnéfie.
§. a 69. P our achever de me convaincre que cette terre étoit
bien réellement calcaire, j’en ai pris le poids de 3 grains ; je
les ai mis dans un petit c r eu fe t, que j ’ai expofé à un feu capable
de le faire vivement rougir. J’ai retrouvé la terre blanchie
, réduite au poids d’un grain & § , & fon g o û t, fans être
'aufli brûlant que celui d’une bonne chaux , éfoit pourtant de-
| venu très-cauftique. Une chaleur plus forte n’a pas augmente
fa caufticité.
§. 270. Un heureux hafard m’a préfenté une obfervation
nouvelle & finguliere, fur la Terre calcaire que ces eaux tiennent
en diflolution. J’avois effayé de retirer par la filtration,
le foufre, qui au bout de quelques heures s’en fépare , & vient
troubler leur tranfparence. J’avois mis enfuite dans une bouteille
de verre, de la contenance de 7 livre s , fermée avec un
bouchon de verre ufé à l’émeril, cette même eau que la filtration
avoit rendue parfaitement claire & tranfparente, Elle
demeura ainff pendant une année entiere, toujours p le in e , dans
la même place de mon cabinet. Au bout de ce tems j’eus
befoin'de la bouteille ; mais avant de jetter l’eau qu’elle con-
tenoit, je voulus voir fi elle n’auroit fubi aucun changement.
J’apperçus près du fond une efpece de Conferva ou de Moufle
D d 2
Calcination
de cette terre.
Sa cryftal-
lifation
fpontanée,