aquatique , de couleur v e r te ; je fus curieux de l’obferver de
près ; jé vuidai à moitié la b ou te ille , & je l’agitai enfuite pour
elfayer de détacher cette produétion végétale ; mais tandis qu’elle
demeuroit opiniâtrément collée au v e r r e , je vis nager dans
la bouteille un nombre de lames blanches, brillantes, longues
& é troites, qui fixèrent toute mon attention. Je les recueillis
avec fo in ; les plus longues avoient 6 lignes de lon gu eu r,fu ri
ligne de la rgeur, & Pépaifleur d’une feuille de papier. En les
obfervant au microfcope , je reconnus qu’elles étoient formées
par la réunion d’un nombre de cryftaux tranfparens, dont les
fommités Taillantes avoient la forme d’une pyramide triangu-
la ir e , & relfembloient parfaitement au S p a th , que l ’on nomme
communément Spath à dents, de Cochon. J’éprouvai de plus,
que ces cryftaux fe dilfolvoient en entier avec effervefcence
dans l’Acide n itreu x , & formoient de la Sélénite avec l’Acide,
vitriolique ; enforte qu’il étoit impoflible de douter que. ce ne
fuflent de vrais cryftaux de Spath calcaire.
V o u l a n t enfuite revenir à ma Con ferva , je ratifiai le fond
de la bouteille ; il s’en détacha une concrétion tartareufe, que
je trouvai compofée de petits c ryftaux , de même forme & de
même nature que ceux que je viens de décrire; mais les lames
formées par leur réun ion, au lieu d’être droites, formoient
des réfeaux diverfement entrelacés, & laiflbient entr’elles ds
petits intervalles, vuides...
O n favoit déjà que l’on peut produire des cryftaux pierreux
en faifant évaporer des e a u x , qui par le moyen de l’air fixe,
tiennent des terres, en diflolution ; & c ’eft à M. A chard de
Berlin , que l ’on doit cette intéreffante découverte. Mais je
ne crois pas que l’on connut d’exemple de ç.yftaux de ce
genre , formés dans l’e a u , fans le fecours de l’évaporation. Ce
fait, S etit en aPParence » me Par° ft être d’une grande con-
féquence pour la théorie de la formation des nrontagnes dans
le milieu des eaux.
Q u a n t à la Conferva ; car je l’obfervai enfin ; je la trouvai
compofée de petits cylindres droits, dont la largeur étoit environ
la 20>onle. partie d’une ligne , & la longueur à-peu-près
double.
§. 2 7 1 . O n doit fe rappeller que le réfidu terreux de l’é-
' vaporation de l’eau minérale con ten oit, outre la terre calcaire,
; des écailles indiflblubles ) & dans l’eau & dans les acides.
§§. 2 5 o &. 2 5 7. H étoit naturel de croire que c’étoit de la
1 Sélénite ; mais comme je ne p o u v o is , même à l’aide des plus
forts microfcopes, découvrir aucun veftige de cryftallifation
I dans ces é ca ille s , je voulus faire une expérience qui ne me
biffât aucun doute. Je les plongeai dans une eau imprégnée
de £el alkali faturé d’air f ix e , & après avoir fait bouillir cette
I eau, je lavai foigneufement la terre qui refta' fur le filtre ; je
la trouvai réduite à la moitié du poids des écailles que j’avois
employées, fait par l’abftradion de. l ’acide & de l ’eau de cryftallifation
de la Sélénite; foit que l’eau alkaline e û t, malgré Pair
fixe, diiïous une partie de la terre calcaire ; foit enfin que l’ eau
diftillée, employée à laver la terre fur le filtre, eneû td iflbu s &
entraîné quelques portions. Cette terre fut difloute en partie,
& avec effervefcence, dans l’efprit de Nitre ; ce qui confirme
l’idée que je m’étois d’abord formée de ces écailles. Il demeura
cependant une portion de terre non difloute, mais dont
la quantité étoit fi petite , que je ne pus faire aucune épreuve
pour déterminer fa nature.
Conferva
née dans ces
eaux.
Ecailles fé«.
léniteufes.