Montagne
de Clufe.
Réfumé
général de
«ette vallée.
midale , & par fes couches qui convergent à fon fom m e t,
lui donnent la forme d’un chevron..
§. 440. L a ville même de Clufe eft bâtie fur le pied
d’une montagne, dont la ftruclure eit très-extraordinaire ; oa
en juge mieux à une certaine diftance que de la ville même.
C e t t e montagne de forme conique émou lfée, ou plutôt
parabolique , eft pour ainfi dire coëffée d’une bande de rochers,
qui du haut de fa tête defcendent à droite & à gauche juf
ques à fon pied. Ces rochers nuds font relevés par le fond
de verdure dont le refte de la montagne eft couvert. Ils
font compofés de plufieurs bandes, parallèles entr’elles ; les extérieures
font blanches & épaiffes, les intérieures font brunes
& plus minces. L e corps même de la montagne, dont on ap-
perçoit çà & là les rochers au travers du bois qui les couvre,
paroit compofé de couches, irrégulières & diverfement inclinées.
O n pourtoit foupçonner que cette, bande n’eft que le refte
d’une efpece de calotte , qui vr.aifemblablement. couyroit autrefois
toute, la. montagne*.
§• 4 Í 1 - L a vallée qui fe prolonge entre là Bonne-Ville &
C lu fe , eft donc bordee à droite & à gauche par dés montagnes
toutes calcaires, toutes de formes très-variées, très-irrégulieres,
& d o n t les couches fo n t très-rarement, horizontales..
L e fond applàti dé là vallée eft dé fab lë , de gravier Si
de. cailloux roulés; & les collines m êmes/qu i fortent, de; ce:
fond., font, de. Lierre de fable..
Colline du § . 4 ï 2 , C e pain de fuere,, fitué entre Siongy & C lu fe , fur
le fommet duquel eft un château ruiné qui forme un." fi joli
effet dans le payfage, eft auffi compofé de Grès. Les .couches
de ce Grès varient pour l’épaiffeur, depuis un pied jufques à
un petit ' nombre de llgfles. Elles Varient aufli pour l a . fuielle
des grains dont elles font* coinpofées; leut iraclinaifoh eft d'em-
viron 30 degrés en defeendant à TEft.
§. 4 î 3 ,.‘ O s entredà C lu fe , après• avoir' traverfé EArve' fur
un p o n f de pierre d’une feule archet ■
C e t t e petite v i lle ,. élevée dé 63 toifes au deiTus de notre
L a c , n’à guere qu’une ru e , qui fe rétrécit en montant contre
le cours de I’Arve , parce qu’elle eft ferrée entre la riviere &
la montagne. Elle eft plus large vers le b a s , & là 011 voit:
comme à Geneve , le long des maifons* des dômes ou des arcades
en bois foutenues par des pilliers fort élevés qui choquent
l’oeil de l ’Architecte , mais qui font commodes pour les,
piétons & pour les marchands * dont les boutiques font bâties;
à l’abri de ces arcades..
O n compte trois lieues de la Bonne-Ville à Clufe : mais;
comme les chemins font beaux * nous finies ces trois lieues,
en deux, heures..
§. 444. Nous nous y arrêtâmes, & nous cherchâmes Mr.
T rembley & m o i, un pofter convenable pour nos- premières-
expériences fur la force magnétique. Autant que nous l ’avons
pu , nous avons fait ces obfervations hors des maifons, dé peur
que les ferremens qui peuvent s’y rencontrer., n’agiffent fur l’Ai*-
château dû
Muffel.
La ville dû-
Clufe.
Choix drnn
pofte pour-
l ’obferva- -
tion du
magnétome**
tie.