o
Second
voyage..
Profondeur,
du Lac la
plus grande
connue..
§. 44. V o y a n t que nous ne pouvions pas trouver d e grandes
profondeurs à cette proximité cfe G en ev e , nous réfolûmes de
nous éloigner davantage & d’aller jufques à M e ille rie , où fui»
vant l’opinion g én é ra le , le Lac eft le plus profond.
Nous partîmes de Geneve le 1 1 Février à' fept heures dix
ma tin , nous arrivâmes à une heure après midi à Evian , où
nous nous, embarquâmes, pour Meillerie..
N ou s trouvâmes l’eau à la furfâce à quatre degrés exac»
tement comme le 6. Février.»
N o s batteliers nous condùifirent- à la place où ils croyoient
que le L a c avoit la plus grande profondeur-; c’eft vis-à^vis du
village de Meillerie , environ à huit cent: toifes du bord., La
nous fimes defcendre le. grand' thermomètre de M. M ig h e l i ,
muni d’un bon left. 11 s’arrêta à la profondeur de neuf cent
cinquante pieds. Il: étoit: alors cinq heures & trois quarts.
Nous. nous, déterminâmes à. le laitier paffer la nuit au fond
du Lac., pour qu’il eut bien le tems. de. prendre la tempéra»
ture de l’eau, & comme il. ét.oit impoffiblè de paifer la nuit
dans cette place d’ autant que- lés courans (1)* nous faifoienfc
d é r iv e r , nous filâmes encore un peu. de corde & nous en
attachâmes folidement l’extrémité à une planche & à un petit
fceau de fap in , p ou r pouvoir , la retrouver le lendemain matin.
L e thermomètre* étoit- à la fur-face dé l’e a u , comme je. l’ai;
dit à. quatre & en. plein, air. à; 1 degré \..
(x) J’appris - à cette ocoafion & de
nos hatteliers. & de notre p/opre ex,
pérjence , qu’il y- a dans le grand Lac
4es courans abfdlüment indépendans. de.
cehii-du Rhône, qui-montent-dans cer*
tains tem s , & descendent dans d’autres
fans que l’on coiinoiffe leurs c a u f e s n i
les périodes de leurs-viiriàtiànsr.
I l étoit prefque nuit quand nous eûmes achevés, un brouil-
lard épais, redouhloit l’obfcurité & nous cachoit les bords ;
nous eûmes befoin de la bouffole pour regagner Meillerie,
où nous paffames la nuit dans un aifez mauvais gîte.
L e lendemain à la pointe du jou r, nous nous rembarquâmes
pour aller relever notre thermomètre ; j ’en étois fort inquiet,
te craignois que des pêcheurs ne l’euifent enlevé pendant la
n u it, où qu’un accident n’eut fait rompre la corde & dif-
perfé nos fignaux. Ce fut pour nous un plaifir très-vif quand
nous apperçûmes le petit fceau fu rn a g e r, dans la même p a-
fition où nous l ’ avions laiiTé-
Nous retirâmes le thermomètre un peu avant huit heures;'
enforte qu’il avoit paifé quatrorze heures dans. le fond.: nous
employâmes dix minutes à le relever avec un mouvement ùoux
& uniforme,, & nous le trouvâmes exactement a quatre degrés jj,
La température de. la furface de l’eau etoit toujours de q u a tre^
celle de l’air étoit de deux ffi
P our, ne laiffer aucun doute fur cette expérience', nous'
mîmes le thermomètre en bouteille a la place du grand , &
nous le calâmes au tond, d e l ’eau , ou nous le laiflames pendant
une heure & trois quarts. Nous le retirâmes enfuite en
fept m in u te s !, & il’ fe. trouva auffi exactement à quatre degrés
V. Ce thermomètre- quoique moins bien garanti de l.im-
preffion de l’eau qu’il traverfe en remontant , pouvoit être employé
dans- ce cas-ci ; parce que la diiférence entre la chaleur
du fond & celle de la furface, & des eipaces intermédiaires,
étoit extrêmement petite;
Température
du Lac:
dans fa plus*
grande pio*-
fondeur-
■Repetition5
de cette'
épreuve.-