i n t r o d u c t i o n :.
Son terroir
n’ eft pas fertile.
Mais il eft
riche pour le
Naturalise;
Hommes
célebres que
la botanique
a attirés à
Geneve.
bordent & qui forment le premier degrë d’un amphithéâtre
de montagnes, couronné par les cîmes majeûueufes des Alpes;
le Mont blanc qui les domine toutes , revêtu d’un manteau de
glaces & de neigea éternelles traînant jufques à fes pieds ; le
contrafte étonnant de ces frimats avec la belle verdure qui
couvre les coteaux & les baffes montagnes. Ce grand fpeâa-
cle ravit en admiration, & infpire le plus v if defir d’étudier
& de connoître ces merveilles.
§. 2. L a fertilité du fol ne répond pas à la beauté de Ei
fituation ; ce n’eft point ce fo l ingrat *<Sc' ‘borné qui enrichit
fes habitans ; ç’eft une induftrie a fliv e , foutenue & animée
par la liberté , qui verïe au contraire, fies richefîes fur ce même
f o l , le couvre d’habitations agréables, & le force à produire
tout ce qui peut fervir aux b e fo iq s , & aux commodités de la vie.
,r §. 3. M a i s eh é c h a n g e - p e t i t - ê t r e à ràifon de fa foérilité
même , ce fol eft couvert d’un nombre de productions inté-
reffantes. La vallée dans laquelle Geneve eft fituée , bordée
au Sud-Eft par les Alpes & leurs appendices , & au Nord-
Oueft par la chaîne du Ju ra , concentre en été une chaleur
affez grande pour produire des plantés & des-animaux , qui
ne fe trouvent communément que dans des climats plus méridionaux
: & d’un autre côté pour peu qu’on s’élève fur les
montagnes, on y trouve les végétaux & les infectes des pays
les plus feptentrionaux.
§. 4 , C e t t e pofitiôn favorable à l’étu de-de la botanique,,
engagea le célébré J. B a u h i n à féjôurnef à Geneve en 1 y £4.
J. R a y le Natürâiifte le plus univerief que l ’Angleterre 'ait
p ro d u it, vint paifer trois’ mois à Geneve pèndant l’été de 1 6 6 y ,
K& il a donné dans fes obfervations ( Ra ys Obfervations Topo-
\graphical , m o ra l, and Phyjîological ) , la lifte des plantes
t a r e s qu’il y avoit recueillies. Enfin M. de H a l l e r que la bota
n iq u e feule auroit immortalifé , fi la médecine , la phyfiologie
| & la p o é fie , ne fe difputoient pas également ce t h on neur,
■s’arrêta à Geneve en 1 7 2 8 & en 1 7 3 S pour herborifer fur
I le Mont S a lev e , & fur les fommités du Jura les plus voifines
|d e la ville.
§. y. L ’a m a t e u r d’Ictyologié trouve dans notre Lac & dans
l i e Rhône quelques efpeees rares ; & l ’Ornithologue rencontre
■fur ce même Lac , fur fes b o rd s , & fur-tout dans nos mon-
|tagnes , une grande variété d’oifeaux peu communs.
§. G. M a i s la branche de l’H iftoire Naturelle qui promet
| à Geneve les fruits lès plus ra re s, & les plus p ré c ieu x , c ’eft
l i a Lithologie. Les bords du L a c , du R h ôn e , de l’A rv e , les
Iru e s mêmes de la v i l le , font pavées d’ une variété prefqu’in-
Bfinie de cailloux de tout genre. Les montagnes de Saleve &
jdu Jura abondent en pétrifications ; & la pofition de la v i l le ,
à une diftance à-peu-près égale des Alpes de la Savoye, du
■Dauphiné & de la S u iffe , facilite des incurfions fur toutes ces-
|m o n ta g n e s , auflï intéreffantes que peu connues.
J e dois entrer dans quelques détails fur ces différons objets ;
■le Voyageur Naturalifte n’aimeroit pas à partir de G en eve, fans
■avoir des idées plus exadres de fon Lac , de fes collines, de
■fes montagnes, & de leur-s principales productions.
Idyologîe.
Ornithologie.
Lithologie.