ils occu-
■pent ordinairement
-des vallées
vtraniVerfa-
Xss.
Epaiffeur
Se la glace.
Crevafles
Ses Glaciers.
G n dit même communément, que la plupart des Glaciers
communiquent entr’e u x , & rempliffent de hautes vallées, parallèles
aux grandes vallées longitudinales des Alpes. Mais à l’exception
du grand Glacier de la vallée de B a gn es, que M. B o u r ï u t
vilita pour la première fois , l’année derniere 1 7 7 8 , & que je
n’ai point vu en co re , il n’en exifte point , du moins que je
connoiffe, qui ait une longueur de plüiieurs lieues dans cette
direction. Ils font prefque tous renfermés dans dés vallées
tranfverfales, qui fe verfent dans les baffes vallées longitudinales,
& qui fe terminent vers le haut par de grands culs-de-fac entourés
de rochers inacceffibles. On en voit cependant qui ne
fe terminent pas ainii ; celui du G riè s, par exemple, que j’ai
vu en 1 7 7 7 , traverfe de part en part la haute chaîne des
Alpes ; & fa partie la plus é le v é e , qui eft une petite plaine de
g la c e , fert de limite entre le Vallais & le Piémont.
§ . 4 2 3 . L ’ é p a i s s e u r ou la profondeur de ces amas de glaces
eft différente en différens lieux. Dans le glacier des Bois à
Chamouni, je l ’ai trouvée communément de 80 à 100 pieds;
mais on comprend que par-tout où il fe rencontre des creux
eu des enfoncemens, cette profondeur doit être beaucoup plus
grande : on dit avoir trouvé des épaiffeurs de glace de plus
de 100 toifes, & quoique je ne l ’aie pas v u , je n’ai cependant
point de peine à le croire.
§. 4 24. C es grandes vallées de glace ont communément
leur fond plus ou moins incliné ; par-tout où fa pente eft rapide
, les glaces entraînées par leur poids , & inégalement
foutenues par le fond raboteux qui les p o r te , fe divifent en
grandes tranches tranfverfales , féparées. par de profondes
crevaffes.
C es
C es glaqons ainü divifés, quelquefois même foulevés par la
preffion de ceux qui les fu iven t, préfentent de grands & beaux
a ccidens, des formes bizarres , de pyramides , de tours, de
grandes crêtes percées , & c .
L es curieux qui n’ont vu ces finguliers entaffemens qu’au
pied du glacier des Buiffons, croyent que ce phénomène eft
| propre à la partie inférieure des glaciers ; mais ceux qui ont
remonté un grand nombre de vallées de glace jufques à leurs
plus hauts termes, favent que ce phénomène fe répété , même
au haut de ces va llée s, par-tout où l ’inclinaifon du fo l fur-
paffe 30 ou 40 degrés. Ces glaciers hériffés font même fou-
vent en obûacle au Naturalifte & lui barrent le paflage, parce
que dans ces endroits ils font abfolument inacceffibles ; on ne
peut point les traverfer, ni à plus forte raifon , gravir contre
leur pente.
M a is par-tout où le fond eft ho r izon ta l, ou du moins incliné
en pente d o u ce , la furface de la glace eft aufli à-peu-
près uniforme ; les crevaffes y font rares, & pour l’ordinaire
affez étroites. Ces parties des glaciers offrent au Voyageur
une marche fûre & facile ; on y paffe à ch e v a l, on y rouleroit
même en carroffe, s’il y avoit des routes pour conduire des
voitures à cette élévation.
§ . 424. L a furface de la glace n’eft nulle part gliffante,
comme celle des foffés & des Lacs gelés ; on ne fauroit y
faire ufage de patins ; elle eft rude & g r en u e , & 1 on ne
rifque de ghffer, que dans les endroits où cette furface a une
pente très-rapide.
K k k
Formes accidentelles
des glaçons.
Plaines d«
glace.
Leur fur-
face n’eft
pas gliflknüf