Obfer varions
qui
prouvent
leur augmentation
dans certaines
places.
Obferva-
tions qui
prouvent
leur diminution
dans
d’autres.
C e p e n d a n t , les obfervations que Mr. G r ù n e r a raffemblées
dans fon o u v ra g e , paroiffent démontrer qu’il exifte en SuiiTe
des glaciers permanens, les uns de nouvelle formation, d’autres
qui font l’extenfion d’anciens glaciers , & qui occupent des places
qui étoient anciennement couverte s, ou de forêts ou de prairies.
J’ai vu moi-méme en divers lieux , de petits glaciers de
formation nouvelle; j’ai o b fe r v é ,§ . y 1 4 , que le . Glacier de
Taconay avoit pris un accroiifement feniible depuis mon premier
voyage en 1 7 6 0 , jufques au dernier en 1 7 7 8 .
M a i s d’un autre côté , Mr. G r u n è r reconnoît lui - même,
que le glacier du Grindelwald étoit dans le moment où il
publioit ion ouvrage en 1 7 6 0 , beaucoup plus petit qu’il n’eût
été depuis plufieurs fiecles ( 1 ) . D e même le grand glacier
des B o is , dans la vallée de Chamouni, a eu indubitablement
fes glaces anciennement plus hautes & plus étendues qu’elles
ne le font aujourd’hui. Car au deffous de Montanvert, ces glaces
font de 40 ou y o pieds plus baffes que cet amas de débris
qui borde le g la c ie r , & que l’on nomme la moraine,
§. Elles doivent pourtant avoir été de niveau avec ces
déb ris, & même plus élevées, puifque ce font elles qui les ont
tranfportés & accumulés dans cette place; ce ne font point des
fragmens détachés de la montagne même de Montanvert, mais
des Granits en maffe dont on ne voit des montagnes qu’au haut de
la vallée de glace. Et au bas du même g la c ie r , au Nord-Oueft
de la fortie de l’A rv é ron , on voit jufques fur un grand rocher
calcaire, dont je donnerai la defcription, des blocs de Granit»
f 1) La traduétion ne dit que plus petit, I kleiner, T . I I I , p. i ç ; ; ce qui lignifie
p. 3 3 - ■ mais l’original porte unpleich j à la lettre, incomparablement plus petit.
dépofés
dépotés anciennement par le glacier » qui eft aujourd’hui fort
■en arriéré de ce rocher. - sn c§ ; Si
I l eft donc poffible qu’il y ait des c om p e n fa t io n s , & que taqueftion
. , . „ | demeure iule
s glaces perdent en certains e n d ro its , ce qu elles g a gn en t en décife.
d ’autres , ou que les périodes de leurs accroiffemens & de leurs
décroiffemens '{oient beaucoup plus longues qu’on ne l’imagine.
C e ne fera qu’après avoir raffemblé beaucoup de faits, &
les avoir comparés avec une grande exaétitude pendant une longue
fuite d’années, que l ’on pourra décider avec ‘certitude, fi la
maffe totale des glace^Taugmente » diminue, ou demeure conf-
tamment la même.
M a i s reprenons la riante du B u e t , & allons d’abord au
village de V a lo r fin e , qui eft fitué au pied de cette montagne.
N n n