i t e L E L A C D E G E X E V 'E. Chap. I.
Oi féaux
rares du Lac.
nos Perches (Perça fluviatilis L. ) font fi renommés qu’ofl profite
des froids de l hiver pour en envoyer à Paris & même jufqùes
à Berlin. Le Fera ( F v illiig b y .p . i 8 y ) e f t auffi'ün poiffon
excellent dans fon g e n r e , mais trop délicat pour fupporter le
tranfport. O n le pêche en été fur le Travers ou fur ce banc
de fable qui coupe le Lac près de G en e v e , entre Cologn y &
Sécheron. Ce poiffon fe nomme à caufe de cela Fera du Travers.
La Platte, que je croirois être le Sulmo Lavaterus de L in n é
ed plus large & plus applatie que le Féra ordinaire & lui
reffemble d’ailleurs beaucoup-; elle vit dans le golphe de
Thon on & fe pêche rarement ailleurs. Les autres poilfons de
notre Lac font à-peu-près les mêmes que ceux des autres
Lacs de la Suiffe.
§. 29. L e s oifeaux les plus rares qui vivent fur notre
L a c , font la Grèbe ( Colymbus crijlatus L. ) ; fes. plumes d’un
blanc argenté donnent une fourrure très-précieufe ; le petit
Lorgne ( Colymbus Immer L. ) , l e grand Lorgne , Colymbus
aretiens, le Colymbus urinator, & d’autres efpeces du même
genre qui ne font pas bien connues; la Guignette ou petite
Bécaffine du Lac ( Tringa hypoleucos ) ; on la prend au mois
d’Août fur des gluaux piqués au bord du L a c , en la rapel-
lant avec un appeau; le Courly ( Scolopax arquatit') ; le Crenèt
ou petit Courly ( Scolopax phoeopus ) , l’Eehaffe ( Chumdrius
lement adoptée pour la Botanique & la
Z o o lo g ie , j’employerai toujours dans, ces
deux branches de l’Hiftolre Naturelle, les
noms génériques & triviaux de ce iàvarct
Naturalifte. Je ne citerai d’autres Auteurs
que dans les cas où les Plantes &
les Animaux dont je voudrai parler, au-
cont été inconnus ou mal décrits par ce
célébré nomenclateur. Il y a , par ex .
em pie , un grand nombre de plantes des
Alpes, dont il n’a eu qu’une connoiffance
imparfaite, & que je défignerai par lés
numéros d1 1 ’Hiftoriaflirpiurn mdigena-
nim Helveti* volumes folio , i y i g .
Ouvrage de M.Ha i .l e r , vraiment digne
de ce grand homme.
himuntopus )
V
L E L A C D E G E N E V E . Chap. I. 1?
fiimuntopus.) ; le rare & beau Courly verd ( Tantalus fakinel-
lus L .) diverfes efpeces de Chevaliers, de P lo n g e o n s , une
grande variété de Canards, & c .
N otre L a c ne nourrit que des oifeaux ou de rivage ou
I tout à 'fait aquatiques ; & non point des oifeaux de marais ;
parce qu’excepté vers l ’embouchure du Rhôn e , il n’y a point
I de marais fur les bords du Lac : ces bords fo n t par tout affez
rapides pour qu’il n ’y ait ni bas fonds, ni eaux flag rante s; &
lors même qu’elles baifient au mois de Septembre, elles n e ia if.
fent aucun réfidu qui puifie altérer la pureté de l ’air.
§. 3©. ’G eneve , bâtie fur les bords du Lac & du Rhône > &
fur le penchant & la fommité d’une colline élevée de quatre-
vin gt à quatre-vingt & dix pieds au deifus de leur niveau, jouit
de la vue & de l ’ufage de ces belles e au x , & refpire un air
v if & pur.
L es vents dominans, font le Nord-Eft & le Sud -Ou ed, parce
que les Montagnes qui renferment notre vallée, contraignent
les vents à prendre leur dkeition.
L e climat ed un peu plus froid que celui de Paris, quoique
G enere foit de deux dégrés & trente huit minutes plus méri*
dionale. Ce font les neiges des Montagnes & l’élévation du
f o l , qui produifent cette différence.
Q u a n d à l ’incondance du climat, doht On fe plaint beaucoup
à Geneve, cette plainte ed fi générale dans tous les pays
fitués au deffus du 43 ou 4 4 degré de latitude, que je ne
crois pas qu’il y ait là rien de particulier à notre pays.
C
Situation de
Geneve.
Vent's dominans.
Climat.