Peut-être
même y a-t-
il des irrégularités
originaires.
de cette vallée ; plus lo in , le faîte entier a été en le vé , & là ¿j
vo it des abaiffemens ou des gorges , comme aux Faucilles, à St.
Sergue , & c.
L es flancs & la bafe de la montagne ont aufli été dégradés
par les torrens que produifent la pluie & les neiges fondues,
qui ont formé de larges & profondes excavations.
Si à tous ces agens deftruéteurs on joint les grands cou.
rans, qui ont anciennement miné & rongé les flancs du Jura;
les tremblemens de terre qui ont dû néceffairement faire des
ravages confidérables, dans l’efpace de tant de fiecles; on ntl
s’étonnera plus de voir dans une infinité d’endroits des’ rochers
bouleve rfés, fitués au rébours de leur pofition primitive, m
de ne trouver que des veftiges épars de la forme première dt
la montagne.
§. 3 3 6. I l y a plus encore ; dans le tems même de la formation
du J u r a , des caufes particulières ont dû produire des
irrégularités lo ca le s : & l ’on n’ofera pas toujours d é c id e r , fi les;
irrégularités que l’on obferve aujourd’h u i , font aulfi anciennes
que la montagne, ou fi elles font plus récentes;
L e V o u a ch e , par e x em p le , dont la face qui regarde notre
L a c eit parfaitement femblable à la face correfpondante du Jura >j
& qui paroît en être la continuation, a fa face oppofée totalement
différente. Elle eft dans toute fa longueur, efcarpée
du haut en bas contre le Couchant ; cette face occidentale ne
préfente point de p en tes , mais feulement les feétions prefque
verticales des couches de la face orientale , qui toutes s’élèvent
contre le Couchant. O r qui décidera s’il exiftoit anciennement
des pentes occidentales qui ont été détruites, ou s’il n’en
exifta jamais ?
Il faut donc regarder l’idée que*j’ai donnée de la ftructure
de cette première & plus haute ligne du Jura, plutôt comme
î’expreiïïon la plus générale de fa forme primitive, que comme
une defcription exacte de fa forme aétuelle : une telle defcrip-
Ition entraîneroit des détails qui feroient aufli multipliés qu’in-
1 ¡¡rats & pénibles.
J S- 3 37- J’é to i s appellé par le plaq de cet ouvrage à
J donner une idée de la ligne du Jura, qui regarde le Lac de
IGeneve ; les autres parties de cette grande montagne exige-
Iroient un traité particulier & très-étendu, dont ce n’eft point
I ici la place. J’expoferai cependant en peu de mots les réful-
■ tats généraux des obfervations que j’ai faite s , en parcourant
l& en traverfant le Jura par des routes différentes.
Les chaînes dont il eft com p o fé , à mefure qu’elles s’éloignent
1 de la haute ligne o rien ta le , perdent graduellement de leur
j hauteur & de leur continuité ; les plus occidentales ne forment
j pas, comme la première, des chaînes de montagnes élevées 8c
j non interrompues ; ce font des monticules, alongés il eft v r a i,
j mais ifolés, ou qui du moins ne font unis que par leurs bafes.
§• 3 3 8. L eur ftructure n’eft pas la même dans toute l ’étendue
du Jura. La forme primitive la plus générale reflèmble
cependant à celle d e là haute chaîne; c’eft-à-dire, que ce font
des voû te s , compofées & remplies d’arcs concentriques.
Idée générale
des
chaînes o ccidentales
du Jura.
Elles s’ a-
baiflent en
s’éloignant
des álpes.
Leurs c®u-
ches ont la
forme de
voûtes.
C ’e s t fur-tout entre Pontarlier & Befançon, que l’on ren-
M m a