214 EAU SUL FUREUSE D ’ ÈTREMBIERES , & c:
Conclufion
fur les vertus
médicinales
de cette
eau.
§. 2 72 . J’ai employé dans cette an a lÿ fe , des recherches
plus fubtiles & plus précifes qu’il n’étoit nécellàire pour ■guidée
les Médecins , qui pourroient p enfer à ordonner l’ufage de
ces eaux ; parce que le Çhymifte I comme le Mathématicien,
recherche une exaétkude extrême’, & ne fauroit fe contenter
d’apperçus vagues & généraux.
M ais il fuffira au Praticien de favoir y qu’une bouteille de
pinte de ces Eaux minérales, contient 4 à f grains de fel
Alkali fix e , 2 g&ains de T erre abforbante, & une quantité de
fo u f r è , petite à la vé rité , mais qu’il faut eftimer plutôt par h
force avec laquelle elle agit fur les organes du goû t & de
l’od o ra t, que par fa malfe abfolue. C ’eft d’après ces principes
qu’il jugera des cas dans lefquels ces eaux peuvent être utiles.
S ’il m’étoit permis de prévenir ce jugement, je dirais que
leur qualité fulfureufe paroît les indiquer contre les maladies
de la peau ; & que cette même qualité jointe aux fels doucement
alkalins, & aux Terres abforbantes dont elles font im-
prégnées , pourrait les rendre très-utiles dans les maladies
chroniqu es, caufées par un défaut de tranfpiration, & p a r une
acrimonie acide des humeurs.
( )
C H A P I T R E IX-
l a m o n t a g n e d e s f o i r o n s .
fe. 273, \ ^ 'E t t e montagne eft fituée au Nord-Eft du Mont
Kaleve : elle a comme lu i , une forme alongée , dans une direâion
¡qui ferait parallèle à la fien n e , fi elle ne tendoit pas un peu
blus au Sud, Son pied eft plus éloigné de Geneve ; il eft à
¡deux grandes lieues de la ville. La pente- que les Voirons
fcréfentent du côté de G en ev e , forme un contrafte agréable
[avec celle de Saleve. Celle-ci eft aride & efearpée, au lieu
¡que celle des V o iro n s , doucement inclinée, cultivée jufques à
Tine très-grande hauteur, avec des prairies au déifus des champs,
]& des bois au deflus des p ra irie s, préfente ,un afpeâ: très-
¡doux & très-riant.
§. 2 74 . C ette montagne diffère de "celle de Saîeve autant
ipar fa nature que par fori extérieur. Elle eft prefqu’en entier
ÿompofée d’un Grès plus ou moins d u r , dont les grains font
¡comme ceux du Grès de nos p la in e s , liés par un gluten
¡calcaire.
C es couches de Grès font inclinées en defeendant vers la
¡vallée de B o ë g e , qui fépare les Voirons de la chaîne des
¡Alpes. Les bancs de Saleve font inclinés du même côté , mais
■la pente de ceux des Voirons eft beaucoup plus rapide ; je
j l ’ai trouvée en plufieurs end ro its, par exemple derrière les
¡ruines du C o u v en t, d’environ 47 degrés.
Sa Situation.
Sa matière
eft un Grès*
Situation
de fes couches.