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1 7 3 3 . On peut voir les détails dé celui de 1 7 1 1 , dàns les
remarques de M. F a t i o , Hifl. de- Gen-. T. I F , pi 464.
Il y a eu d’autres grands débordemens dé l’Arve , mais
ceu x que je viens de citer font les feuls dont on ait confervé
la mémo ire , & dans lefquels le Rhône ait été contraint
de remonter vers fa fource. Celui' du- 26 0 <3o b r e ,d e l’année
derniere 1 7 7 8 s dont je parlerai plus bas , fufpendit à la
vérité le cours du Rhône', & rendit fes eaux ftagnantes pendant
quelques momens, mais ne le fit pas rétrograder.
Pourquoi ce , L ’éxtreme 'rareté' d e ' ce phénomène viént de ce qu’il fau t,
phenomenç *. ^
«ftü rare. pour qu’il ait lieu , que l’Arve s’enfle confidérablement, & que
dans le même tems le Rhône foit très-bas. Car fi lès eaux
du Rhône font hautes, elles ne permettent pas que l’Arve
reflue dans fon lit. On a vu des débordemens de- l’Arve plus
grands que ceux dont je viens de donner lés dates , par
exemple celui du 23 Juin- 16 7 3 : ce-débordement retarda
à la vérité le cours du R h ôn e , mais ne le fit point remonter,
parce que fes e au x , qui étoit hautes a lor s , réfifterent à celles
de l’Arve.
O n comprendra que le concours d-un débordement de
FArve avec l’abaiflement du Rhône doit être très-rare,: fi l’on
confidére que ces. deux rivieres tirant toutes leurs eaux de
la même, chaîne de Montagnes-, les mêmes caufes générales
les font, croître & décroître dans. les. mêmes faifons. IF faut
quelque . circonftance très-extraordinaire ; par exemple un- vent
de midi très-chaud, qui foufflé- dans le coeur dé l’hiver- fu r ie
haut ..Fqucigny, & qui fonde tout à coup- une quantité dé
neige , ou qui verfe des. torrens de pluie fur des Montagnes
m L A C D E G E M E V p Clr.p. I.
liqui , même au printems & en automne -, ne reçoivent ordinaire--
lanent que des neiges.
C e t t e confidération doit pourtant être modifiée par la
I fu iv a n te , c ’eft que lors même que lès montagnes qui verfent
f le u r s -eaux dans le Rhône , recevraient-, comme celles de
f l ’Arve & en même tems quelles , des affluences d ’eau con-
iîfidérables, l’accroiflement du R h ôn e , à Geneve & au deflous,
§ ne ferait jamais aufli prompt que celui de l’A r v e , parce que
l i e Rhône ne peut pas s’élever à la fortie du L a c , qu’il n’ait
| premièrement élevé toute la furface de ce grand balfin , au
■ lieu que i’A rv e , qui n ’a fur fa route aucun réfervoir à rem-
i p l i r , -peut s’enfler en très-peu de tems. ( 1 )
§• t 7. L ’ëaü de l ’Arve , lo rfq ü ’ en fe repofant elle 's’eft
¡ dépouillée du limqn qu’elle charie, eft une des eaux de ri-
¡ viere les plus pures que je connoiiTe. -Celle du Lac & du
■ Rhône , quoique plus pure que l’eau des fontaines les plus
1 «renommées de nos environs, l’-eft pourtant moins que celle de
K ( 1 ) L ’angle fous lequel les deux cou-
côtoyé les jardins, & l’angle eft redevenu
■ rans fe joigtrent'i doit aufli influer fur
tr è s - oblique. Des-changemens analogues
■ l’action qu’ils exercent l’un fur l’autre.
peuvent être arrivés dans tous les
I Plus cet angle èft grand, plus l’Arve
I heurte le Rhône de front , plus auffi
! elle déployé de force pour le faire reraon-
K ter. On a obfervé que cet angle varie.
■ Il y a douze ou quinze ans que l’Arve
B côtoyoit de très-près le c'ôteau de la
I Bâtie § & venoit fe mêler au Rhône très-
l'obliquement. Ërifuite une partie de fes
B eaux fe fit jour au travers du fa b le , &
■ forma un bras qui entroit dans le Rhône,
■ fous un angle qui approchoit beaucoup
B plus de l’angle droit. Enfin l’Arve a
1 force de ronger,’, s’eft creufé un lit qui
tems , & avoir occa’fioné une influence
plus ou moins grande de l’Arve fur le
'Rhône. Il conviendroit d’y faire attention
pour tâcher de maintenir cet angle à-
peu-près tel qu’il eft aujourd’hui M. j .
T k eMBLEŸ , à qui l’on doit ces obferva-
tions, les communiqua l’année derniere
à M l’Abbé P r i s i , ïoriqu’il palfa à Ge«
neve , & ce favant Mathématicien fi connu
par fes ouvrages fur le cours des fleuves
j fut vivement frappé de leur jufteife
& de leur importance.
B à
Pureté de
l’eau de
l’Arvc.