Vue du -
Mont-Blanc
& des hautes
cimeg-
liées avec
lui.,
r izon ta l, d’autres cercles concentriques aux cercles intérieurs;
& fitués aux mêmes diftances les uns des autres ; le premier
de ces cercles extérieurs auroit été le lieu de tous les objets
élevés d’un degré au deffus de l’horizon ; le fécond auroit déterminé
la place de tous ceux qui auroient eu deux degrés
d é lév ation : & ainfi jufques au Mont-Blanc, qui étant élevé
d environ quatre degrés & un tiers, auroit eu fa cime placée
entre le 4e. & le 5 e. cercle. On auroit aufli déterminé avec
la même p ré cifion , les diitances angulaires horizontales de
tous les objets vifibles.
M. B o u r r it , à- qui je communiquai cette idée en 1 7 7 <r
au moment où je fus defcendu du B u e t , la faifit avec en-
thoufiafme, & partit fur le champ pour l ’exécuter. I l le fit
avec le plus heureux fu c c è s e x c e p t é dans ce qui concerne
lÿs objets qui s’élèvent au deifus de l ’horizon ; il leur a
donné une trop grande hauteur , parce que je ne lui avois
peut-être pas aifez clairement expliqué la valeur des divifions
d u n petit graphometre que je lui prêtai pour les mefurer.
Mais cette imperfection n’empêchera pas que je ne faife ufage
de cette vue pour rendre compte des obfervations que j’ai
faites fur les montagnes qui y font repréfentées.
§• 566V L ’objet qui fixe d’abord les regards de l’Obfer-
Vateur fitué fur. là cime du B u e t , c’eft le Mont-Blanc, dont on
v o it le fommet fous la lettre a. Il femble que’ de la cime
dune auffi haute montagne, il devrait paraître moins élevé
que de la plaine ou du, fond des vallées ; & c’eft pourtant le
contraire ; , parce que du b a s , les parties faillantes de fon corps
caçnent fa tê te , ou dérobent du moins'* fa diftance ; enforte
qu on, voit en raccourci & d’un feul cpup-d’ceil toute, la. mon-.
tagne ; au lieu que de la cime du B u e t, les yeux après avoir
plongé jufques au pied du Mont-Blanc, font obligés de fe relever
pour monter jufques à fon fommet, & mefurent ainfi fon
étonnante hauteur.
P l u s à g au ch e , entre les lettres a & s , on voit les gradins
par lefquels on defcend de la cime du Mont-Blanc au refte
de fa chaîne. L ’aiguille du Midi & les autres rochers en pyramide
, qui dominent la vallée de Chamouni, font au deffous
de la lettre s.
' Au delà de ces A igu ille s , oh voit dans l ’éloignement une
autre chaîne , qui part des derrières du Mont-Blanc , & qui
entoure le fond de la grande vallée de g la c e , dont la partie
inférieure eft le Glacier des Bois. Dans cette chaîne on remarque
une cime étroite & élevée , comme une haute cheminée;
on la nomme le Géant ou le Mont - Mallet ; la lettre r
la défigne : elle eft très-importante pour la Topographie de
ces montagnes, parce qu’on la reconnoît diftinctément de l’autre
côté des Alpes , des environs de Cormaior.
P l u s à gauche encore, fous la lettre q , on voit la haute cime
du Glacier d’Argentiere ; le Glacier même de ce nom eft au
deffous de la lettre p. Plus lo in , fous la lettre 0 , on voit
l’Aiguille & le Glacier du T o u r , qui termine le vafte diftrict
des hautes Alpes de Chamouni.
§. j 67. L es fommets de ces hautes pyramides font tous
inacceffibles ; mais on connoît pourtant la nature de la pierre
dont elles font compofées. La longue habitude d’obferver les
montagnes m’a donné un coup-d’oe il à-peu-près fu r ; je reconnois
R r r a
Toutes ces
fom mités
font de Granit.