dans toute l ’éteudue des glaciers ; les eaux produites par cette
fpnte fe raffemblent , forment fur la glace même de larges
& profondes ravines; les- glaciers fe divifeht par . de grandes
crevaffes, ¡Se comme les vallées ont to u te s , plus ou mo ins, la
fo rm e .d ’un bejïceau, que leurs fonds font plus excavés que leurs
b o rd s , les glaces fe preffent & fe reiferrent vers le milieu des
vallées; celles qui font fur les bords s’éloignent deJ ces bords,
gliffent vers le point le plus b a s , & entraînent avec elles vers
le milieu des v a llé e s , les terres & les pierres dont elles font
couvertes.
L a preuve de cette vérité ,- c ’eft que vers la fin de l ’é t é , on
voit en bien des endroits , furtout dans les vallées les plus
la rg e s , des vuides confidérables entre lé pied de la montagne
& le bord du g la c ie r ; & ces vuides proviennent, non feulement
de la fonte des glaces latérales, mais encore de ce qu’elles
fe font écartées des b o rd s , en defcendant vers le milieu de la
vallée. Pendant le cours de l ’hiver fuivant, ces vuides fe rem-
pliiTent’ de n eige s, ces neiges s’imbibent d’eau , fe convertiffent
en glaces ; les bords de ces nouvelles glaces les plus voifins de
la montagne, fe couvrent de nouveaux débris; ces lignes couvertes
s’avancent à leur tour vers le milieu du glacier ; & c’eft
ainfi que fe forment ces bancs parallèles, qui fe meuvent obliquement
d’un mouvement com p o fé , réfultant de la pente du
fol vers le milieu de la va llé e , & de la pente de cette même
vallée vers le has de la montagne.
E n f i n , ce qui achevé dé démontrer l ’origine de ces bancs,
c ’eft qu’il : ne s’en forme point dans les endroits où les glaciers
fout .bordés de rochers de Granit indeftiuctible, ou lorfque
les pentes des montagnes qui les entourent, font couvertes de
neiges ou de glaces.
I l femble d’abord que ces lignes parallèles de fable & de
débris’, devraient marquer les années & fervir à déterminer
l’âge des différentes parties des glaciers; mais lorfque ces bancs
viennent des deux côtés d’une vallée de g la c e , ils fe confondent
vers le milieu ; fouvent auffi la pente irrégulière du l i t ,
trouble leur ordre & leur parallélifme.
O n trouve pourtant des endroits où il n’y a que d'un
côté du glacier, des montagnes qui fe. détruifent, & où ce calcul
pourroir fe faire avec moins d’incertitude.
§. 5 3 8- L e mouvement progreffif des glaces vers le bas
des vallées , fe fait appercevoir par beaucoup d’autres phénomènes.
S o u v e n t on voit de grandes crevaffes fe former en affez peu
de tem s , parce que les glaces rongées par les eaux qui coulent
au deffous d’elles, ou inégalement appuyées fur le lit irrégulièrement
incliné qui leur fert de ba fe , defeendent & laiffent
en arriéré celles qui les fuivent.
D ’ a u t r e s fois on voit ces mêmes crevaffes fe fermer tout
à coup & avec un grand b ru it , par'la defeente ou plutôt par
la chute des glaçons fupérieurs qui viennent s’appuyer fur ceux
qui les précédent.
L o r s q u ’ u n g la c i e r v i e n t f e t e rm in e r fu r l e b o r d d ’u n r o c
e f e a r p é , c o m m e c e l a fe v o i t t r è s - f r é q u em m e n t , le s g la ç o n s q u i
M m m 2
Ils pour-
roient fervir
à connoitrc
l ’âge des
glaces.
Autres ohé.
nomenes
produits par
la defeente
des glaces.
Crevaffes.
Chute de-
g' ace«.