13 L E L A C D E G E N E V E. Chap. T.
l ’Arve, Je m’en fuis convaincu par des épreuves chymiques.
Cailloux Si
or de l’A rve.
Elévation
du Lac au
deiTus de là
mer;
Flux Sc
reflux ou-
feiches du
Lac;
Hypothefe
de M. F a -
TIO.
§. i8 - L a riviere d’Arve eft mtéreflante pour le Lithologifte
par la [Variété & la beauté des; cailloux qu’elle eharie. L ’or
qui fe/trouve mêlé dans fon fable, la rend d'un intérêt encore
plus général; Comme nous la côtoyerons jufques à fa fo u r c è ,
je ne- m’y arrête pas davantage,. & je reviens à notre Lac.
' §; :19- M. de L u c a■ rendu aux Phyficiens de la Suilfe
l'important fervice de déterminer, à.l’aide du baromètre , l’élévation
dü Lac de Geneve au deifus du niveau de la Méditerranée.
Il a trouvé que cette élévation eft de 18 7 toifes f.
ou de n 26 pieds de F ra n c e , dans le :tem s où . les eaux du
Lac font les plus hautes. ( Recherches fu r les modifications de
t athmofphere, T. I I . §. 648. ) M. F a t i o : , d’après une eftime
conjecturale de là pente du R h ô n e , avoit jugé que le Lac
devoit avoir 4 2 6 toifes d’élévation au deffus de la Méditerranée,
Hifi. de Gen. T. I I , p. 458-
§. 20. O u t r e la crue régulière dés eaux en été', on voit
quelquefois dans des journées orageufés, le Lac s’élever tout
à coup de quatre ou cinq p ied s , s’abaiiTer- enfuite avec la
même rapidité & continuer ces alternatives pendant quelques
heures. Ce phénomène connu fous le nom de Seiches, eft peu
fenfible fur les bords du Lac qui correfpondent à fa plus
grande largeur ; il l’ëft davantage aux extrémités, mais fu r -
to u t aux environs de G en e v e , où le Lac eft le plus étroit,
§. à ht M. F a t i o attribuoit ce phénomène à des coups
de vent du Sud. Il fuppofoit que l’impuliîon du vent comprime
les eaux fur le banc de fable qui barre le L ac au
L E L A G D E G E N E V E . Chap. I,
deffus de la fortie du Rhône ( § . 7 )> & que ces eaux font
ainfi refoulées & accumulées au-delà de ce banc, jufques à ce
que le vent ne pouvant plus les retenir, elles reprennent leur
niveau après de grandes ofcillations. Hifi. de Gen. T. I I ,p . 4 ^3-
§. 22. F e u M. J a l l a b e r t a donné fur les feiches, un
mémoire qui a été inféré dans tHift. de tAcad. Roy. des fciences
pour tannée 1 7 4 1 ,p . 2 6.. Là M. J a l l a b e r t réfute l ’explication
de M. F a t i o , en obfervant „ qu’elle ne peut point
„ s’accorder avec les. feiches qui arrivent en temps ca lm e ,
„ comme on l’a fouvent remarqué ” , Il obferve enfuite, que
ce phénomène fe voit ordinairement dans des temps chauds,
& que cette chaleur doit augmenter la fonte des neiges. IL
fuppofe donc que la riviere d’Arve enflée par ces neiges fondues,
retarde le cours du R h ôn e , & fait haufler n on -feu le ment
le R h ô n e , mais encore l’extrémité du L a c , de laquelle
il fort. Quant aux feiches que l’on voit à l’autre bout du L a c
vers l’embouchure du R h ô n e , M. J a l l a b e r t les attribue à
l ’augmentation des eaux, de ce fleuve „ produite auffi par la
fonte des neiges.
§. 23. Ma is comme on a obfervé des feiches qui n’ont
Hypothefe
de M. J a l l
a b e r t .
point été précédées par des coups de v e n ts , de même aufli
on en a vu fréquemment qui n’ont point été accompagnées
d’un débordement, ni même d’une enflure fenfible des eaux
de l’Arve. J’obfervai moi-même le 3 Aoû t 17 6 3 , une des
feiches les plus confidérables que l’on ait vues, Dans une des
ofcillations l ’ eau monta de quatre pieds, fix p ou ce s , neuf lignes
en dix minutes de tems ; & cependant la riviere d’Arve
n’avoit point éprouvé d’accroiffement fenfible. On peut voir
cette obfervation dans tHift. de tAcad'.pour lan, 1 7 6 $ ,p. 18 -
Réfutation
de cette Hypothefe.