Raifon de
ces aparen-
ces.
Les mêmes
çoüches en-*
veloppent la
convexité
de la mon-,
tagne.
dans la Suifle, le rocher de la D o l e , & plufieurs fommités aa
deflus du Lac de Neuchâtel, ont auffi leurs efcarpemens tourné«
contre les Alpes. *
M a is ces efcarpemens font les fommités des couches de h
face occidentale de la montagne, lefquelles defcendent, comme
je l’ai d i t , du côté du C ou ch an t, & s’élèvent par conféquent
du côté du Levant. J’ai vérifié ces faits en traverfant le Jura
en divers endroits; maiè on p eu t, même de Geneve , en avoir;
la p reu v e , fi l’on obferve que ces efcarpemens ne fe montrent
que là où la face orientale de la montagne eft dégradée ou
détruite auprès du fommet. Par. tout où cette face qui re-
garde le L a c , s’élève jufques au faîte fans interruption, la
montagne ne préfente de ce côté qu’une pente continue, coi»
pofée de couches , qui toutes defcendent du côté du Lac. C’eft
ce que l’on voit au Sud-Oueit de cette p o in te , qui porte h
nom de R e c u le t , & qui domine le village de Thoiry ; la face
extérieure de la montagne , monte là en pente uniforme , depuis
fon pied jufques au fommet qui s’élève fort au deflus des
forêts. Mais plus au N o rd -Eft, cette face antérieure ayant été
détruite au fommet de la montagne , le vuide qu’elle laiife permet
de voir les efcarpemens des couches de la face poftérieure
qui defcendent vers la vallée de Mijoux.
§ . 334. C e t t e même partie de la montagne eft intéreflânte,
en ce qu’on y diftingue la continuité des couches de la pente
o rienta le , avec celles de la pente occidentale. On voit les
couches à mefure qu’elles s’approchent du fommet de la montagne
, fe plier & s’arrondir, comme pour embraifer le faîte.
& defcendre enfuite du côté oppofé. Cette liaifon & cette
continuité
I con tin uité des c o u ch e s , fe voyeut auffi fur la droite & fur la
1 gauche du Mont Colombier.
I
Si des environs de G en e v e , on obferve le Ju ra , quand le
I Soleil l’éclaire obliquement ; par exemple, vers les deux ou trois
[heures de l’après m id i, on verra bien clairement par les om-
I bres, que ces couches arrondies vers le fommet projettent dans
Iles endroits où elles manquent, que les fommités efcarpées
■contre le Lac appartiennent à la face poftérieure de la mon-
Jtagne.
La comparaifon de la forme de cette première ligne du
Ijnra avec celle d’u n to ît , n’eft donc pas très-exacte. Les pentes
jd’un toit font des plans, & ces plans forment au faîte un angle
ivif: mais les couches du Jura font plutôt con ve xe s , & leur
jfommité arrondie. La feélion tranfverfe de la montagne ne
jferoit donc pas un triangle ; ce feroit plutôt une parabole ou
quelque courbe de ce genre.
§. 33 f . Mais fi cette courbe a une fois exprimé la forme
^générale & primitive de cette ligne du Jura; combien d’ex-
ïceptions locales ou de changemens fucceffifs cette forme n’a-
jt-elle pas fubi?
i Le faîte de la m o n ta gn e , battu de tous côtés par les vents
!& par les p lu ie s , a fouffert les altérations les plus grandes :
(ici, les couches du côté du L ac ont été détruites , & laiflent
voir les fommités des couches oppofée s, dont les efcarpemens
[paroiflent tournés contre ce même Lac ; là , ce font fes couches
jdu côté de la vallée de M ijo u x , qui ont été emportées, & la
montagne en pente uniforme de notre c ô t é , eft efcarpée du côté
M m
On peut les
diftinguer
de Geneve.
M w les ravages
du
tems ont
fou vent altéré
ces for*
mes.