Premier
voyage pour
les épreuve s
température de l’eau qu’ils traverfent, que le grand thermomètre
( §. 3 5 . ) renfermé dans Un étui de bois.
C a r le thermomètre en bouteille étant à huit degrés | , je
l ’agitai dans le même réfervoir dont j ’ai déjà p a r lé , & dont
la température étoit deux degr és $, & je lui lis parcourir environ
fix cent cinquante pieds , d'ans fept minutes | , vîteiïe
que je jugeai la plus favorable à la conièrvation de fa chaleur
, & il defeendit à quatre degrés | , ce qui fait une va*-
riatioii de quatre degrés \.
L a pompe dans dès circonftances à-peu-près femblablés „
perdit encore un degré de plus-, quoique j’euife eu la précaution
de fixer les foupapes, pour que l’agitation ne fit pas échapper
l’ eau tempérée don t je l’a vois remplie..
Et j’éprouvai que Ibrfqu’on employoit dix minutes à lui faire
pareourir ces fix cent cinquante p ie d s , elle perdoit encore plus
que quand on mettoit là moitié moins de tems; expérience qui,
confirme ce que j’ai dit §. 39 que pour les thermomètres,
moins garantis de l’impreflion du fluide, environnant, le minimum
de variation j.c.orrefpond à un plus grand degré de viteife..
Je conclus dé ces deux épreuves-, que ces deux, derniers
inftrumens ne doivent être employés qu’à, des profondeurs médiocres,
telles que cent ou cent cinquante pieds ,. ou lbrfque
la température du fond différé très-peu de celle de la furface..
§. 43. A près nous être ainfi aiTurés du degré de confiance
que nous pouvions accorder à. nos. inftrumens,nous nous dii-
pofâmes à en faire ufage*.
O n peut voir par l’infpeétion de la c a r te , que le Lac fe
îétrecit confidérablement en defeendant de -Nyon, ou d’ivoire
jufques à Geneve. Dans tou t cet efpace qui eft d’environ quatre
lieues, il n’ a nulle part plus d’une lieue & un quart de largeur
, au lieu qu’au deflus de Nyon il a une largeur d o u b le ,
.& même plus que d ou b le , on appelle communément le petit
Lac la partie étroite qui s’étend de Geneve aux deux promontoires
de Promentou & d’iv o ir e , & le grand L a c , la partie
plus la r g e , depuis ces deux promontoires jufques à Villeneuve.
L a profondeur du petit Lac n’ eft pas confidérable , elle
n’excede nulle part deux à trois cent p ie d s , nous réfolûmes
don c ds faire nos épreuves dans le grand Lac. Pour cet effet
nous allâmes le 6 Février de cette année 1 7 7 9 , nous embarquer
à N y o n , & de là tirant droit au milieu du grand
L a c , après deux heures de navigation , nous jettâmes la fonde ,
mais nous ne trouvâmes que trois cents pieds ; nous naviguâmes
en avant encore une petite demi-lieue, & la fonde
jettée de nouveau s’arrêta à la profondeur de trois cent - cinquante
pieds.
C omme cette profondeur n’étoit pas affez grande pour qu’il
vallut la peine de faire là l ’expérience du grand thermomètre,
nous revînmes fur nos pas après avoir éprouvé avec la pompe
feule , la température de cette profondeur. Cette pompe que
nous retirâmes du fond à la furface en deux minutes ‘ rapporta
de l’eau dans laquelle le thermomètre fe tenoit à quatre
degrés \ , -tandis qu'à la furface elle fut conftamment à quatre \.
Le thermomètre en plein air le matin à dix heures étoit à
trois degrés § , & le foir à trois heures, à cinq au detfns de
la congélation...
D z
de la tempev
rature du
Lac.