theufe à très-gros grain s, colorés ou en noirâtre ou en jaune'
fouvent les lames brillantes de la cryftallifation fpathique en/
pèchent qu’on ne diftingue les fragmens de coquilles ; mais'
avec un peu d’attention, ou à l’aide d’une lo u p e , on les recon-
noît très-bien. Quand la furface de la pierre eft expofée pen,
dant quelque tenjs aux injures de l ’a ir , les parties de Spath
plus diffo lubies fé dé truffent, & laiffent ifolés & à découvert les
fragmens des coquilles , qui font alors tout à fait vifibles. On
rencontre plufieurs bancs de cette nature, en montant de Mo-
netier aux Arbres du Grand Saleve.
C o m m e n t rendre .une raifon fatisfaifante de toutes ces I
différences ?
P o u r q u o i dans la même montagne certains bancs renfer-
ment-ils beaucoup de coquillages , & d’autres point du tout?
Pourquoi ces coquillages font-ils- ici entiers & parfaitement
eonfervés , là brifésr-i & mêlés.,. comme s’ils euffent été con-
caifés, tous ènfemble dans. un immenfe mortier ? On peut bien
alléguer des raifons v a g u e s , les, courans , les tempêtes , les
mouvemens intérieurs de l’ancien Océan ; mais ce font dés.
raifons précifes qui feraient à d é fire r, des explications exactement
adaptées; aux détails & aux circonftances de ces phénomènes..
Charbon §. 2 4 6. Un minéral: que renferme le Mont S a le v e , niais
le#
malheureufement en trop petite quantité, c’eft le Charbon de
pierre. On en a trouvé au deffus du Château de l’Hermitage
& au Grand Saleve, fous la Grange des Ilê tre s, ou des Fayards
ou F eus , comme on les appelle dans le pays. La beauté
& la bonté de ce Charbon, qui eft n o i r , brillant, compacte,
L E M 0 N T S A L E V E. Chap. VII. 19Y
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qUi donne la plus belle flamme, font regretter que les vert
e s en foient fi minces. O n a. effayé de pourfuivre ces vei-
E es dans l’intérieur de la montagne., mais fans aucun fucce s;
on ne doit pas s’en étonner , fi l’on confidere la régularité
■des bancs calcaires;, entre lefquels ce minéral eft renfermé.
I l eft naturel de penfer , que ces bancs obfervent. dans l ’in-
■térieur le même parallélifine qu’ils montrent au -dehors ; &
[m e par conféquent, les couches qui font minces au jo u r ,
[doivent l’être auffi dans. le coeu'r de là montagne.
Ce minéral fe trouve .là renfermé .dans une .pierre tendre
jo u terre d u rc ie , de couleur grife ou brune, compoièe dA r-
Igille plus ou m o in s mélangée de Terre cal.cair.e. Cette cou.
Jche> argilleufe fe répété trois à quatre fois, depuis .le creux
■de Monetièr jufques au haut de la. montagne. Mais elle
§ie produit pas par-tout une égale quantité de charbon ; quelquefois
même elle n’en contient abfolument point. Là où «fie
■eft purement argilleufe, fans mélange dé Terre calcaire , on
|y trouve des lames de Gypfe, de forme rhomboïdale ; &.quand
■elle eft mélangée de Terre ca lc a ire , on y voit des couches
■minces de Spath cryftallifé, parallèles aux couches' dénia mon-
Itagne, & fuiviss en quelques endroits avec une régularité fin-
I guliere.
§, 247. L e point le ; plus bas où j’aye obfervé cette cou-
J eh e argilleufe, c’eft au Petit Saleve, fous les roches creufees'
| de l’Hermitage. J’ai mefuré là l’épaiifeur & la fucceffion des
■ couches ; elles méritent d’être connues.
Couehe de
terre dans
laquelle il Ce
trouve.
Ordre &
épaiffeur des
couches.
L a plus baffe de ces couches au defllts du fol des grottes
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