Les concavités
des
çloifons regardent
l’intérieur
de la
coquille.
Les Lenticulaires
fe
refendent
b e lle s -m ê mes.
'
trouvées au defliis de V é r o n e , & je me fuis convaincu qu’à
moins de quelque fraiture a ccidentelle, les cloifons font ini.
p er forée s, enforte qu’il n’y a ni canal ni aucune autre ouverture
qui établiffe aucune communication entre les chambres in.
térieures de ce foflîle. O r ces communications font fi bien
de l ’eifence des Ammonites & des Nautiles chambrés , qu’on
les retrouve même dans les Ammonites, & dans les Nautiles
microfcopiques. On peut les voir dans la figure qu’en a donné
G u a l t i e r i , Index Tejiarum Conchyliorum, Tab. X IX .
§. 4 2 1 . L a fécondé différence que j ’obferve entre'les Nautiles
& les Lenticulaires, c’eft que dans ceux-là les . cloifons qui fépa*
rent les chambres, ont leur concavité tournée vers le dehors
du c o q u illa g e , enforte que le fond de cette concavité reçoit
comme dans un berceau, la partie poftérieure de l’animal. Dans
les Lenticulaires au con traire , la concavité des cloifons regarde
l’intérieur de la coquille. V o y e z la Planche 111,
figure 2 , A , a.
§. 4 2 2 . L a troifieme fingularité remarquable dans ce fo flile , &
par laquelle il différé des Cornes d’Ammon & des Nautiles, c’eft
fa facilité à fe divifer en deux feuillets égaux : cette divifion
partage en deux parties égales & femblables, tout le canal
fp ira l, fes cloifons & fes chambres; & met ainfi en évidence
la ltrudure intérieure de ce foflile, qui fans cela n’eut peut-être
jamais été connue. O r on ne connoît aucun coquillage uni-
valve , foit fo flile , foit naturel, qui ait la propriété de fe partager
ainfi : lorfqu’on veut démontrer la ftruéture intérieure
d’une Corne d’Ammon, d’un Nautile ou de tout autre Limaçon
, on eft obligé de le fcier par le m ilieu , ou de i’ufer juf-
ques à la moitié de fon épaiffeur. Les Numifmales au contraire,
fe trouvent fouvent dans la terre, déjà divifées par des acci-
dens naturels ; & celles qui font entières, fe partagent pour
l’ordinaire, lorfqu’après les avoir échauffées on les jete dans
de l’eau froide, ou lorfqu’on infinue de force une pointe ou
un coin dans la moitié de leur épaiffeur.
Q u e lq u e s -u n e s m êm e , comme celles de St. G o b a in , n ’ont
beloin que d’être frappées fur le tranchant, pour fe refendre
en deux feuillets égaux. Cette facilité à fe partager en deux
parties égales & femblables, avoit engagé le Naturalifte S p a d a ,
à placer la Numifmale au rang des coquillages bivalves. V o y e z
fon Catalogus lapidum Feronmjium ïJtt>tte/><pdv, p. 4 6 . Mais ce
fentiment eft inadmiflible ; parce que l ’on voit diftinclement
fur les:bord s de ,ce fo flile , la continuité des couches qui s’enveloppent
mutuellement jufques à fon centre , fig. 2 , B , b.
§ - .4 2 3 . Ces confidérations, & fur-tout le manque de communication
entre les chambres de la Lenticulaire , me porteraient
à croire, qu’elle n’appartient point aux coquillages proprement
dits ; mais qu’elle eft plutôt un genre de la nom-
breufe claffe des domiciles de Vers ou de Polypes marins.
On connoît diverfes efpeces de Tubulites ou d’étuis de Vers
marins, qui font contournés en fpirale. Il y en a même de
chambrés : G u a l t i e r i . en a décrit & fait graver plufieurs ef.
peçes dans la Planche X de fon ouvrage. A la vérité les
Tubulites différent à quelques égards des Lenticulaires ; ils n’ont
pas communément leurs révolutions dans un même plan ; ces
révolutions font ifoléës, ou du moins elles ne s’embraflent pas
mutuellement; & leur cavité conferve par-tout une forme à-
peu-près cylindrique. Dans les Numifmales au contraire , les
■révolutions fituées dans le même plan s’embralfent réciproque-
C’elt plutôt
une efjsece
de Vermiou-
lite.