Situation
de cette
fource.
Ses qualités
extérieures.
C H A P I T R E V I I I .
ANALYSE DE L'EÀU ¡SULFUREUSE, D'ETREMBIERES.
§• 2 5 f . L e village d’Etrembieres eft fitué fur les bords de
l ’Arve , au pied du Mont Saleve, vis-à-vis de l ’extrémité Nord.
Eft de .uêtte montagne. La -fource d’eau minérale qui fait le
fujet de ce c h a p i t r e f o r t d’un rocher au bord de -la riviere,
a 700 pas au deffus du pont qui porte le nom de ce village..
C e t t e fource n’a v o it, je c r o is , jamais été connue que des
payfans des environs, lorfqu’ils m’y conduifirent il y a 1 y ou
30 ans. Je fus frappé de la forte odeur qu’elle exhale ; j’en
parlai à quelques Médecins de notre v ille , mais comme on
n’avoit ni expérience ni analyfe qui pût inftruire fur fes propriétés
, on n’en a fait jufques à ce jo u r , que peu ou point
d’ufage.
C ’est dans l’efpérance de la rendre plus utile que j ’ai entrepris
cette analyfe. Je la fis au printems de l ’année der-
niere 1 7 7 8 , & je l’ai répétée avec un nouveau foin au commencement
de cet ete. La conformité parfaite des réiultats
que j’ai obtenus par ces deux analyfes, malgré quelques différences
que j’ai mifes dans mes p ro c é d é s , m’autorife à les pré-
fenter avec confiance.
§. 2^6. C e t t e fource eft compofée de plufieurs filets d’ eau
feparés & même éloignés les uns des autres ; ils fortent de
deffous un rocher de Breche calcaire, qui èft la continuation
d e ceux dont j’ai parlé §. 242. Ces filets rampent fur le fable
de l’A rv e , & vont fe jetter dans fon courant qui en paffe
t r è s - p r è s , & qui recouvre même la fource lorfque les eaux ont
leur plus grande hauteur.
J ’a i déjà dit que la nature fulfureufe de cette e au , s’annonce
par une odeur très-forte ; on la fent diftinftement à la diftance
de 40 ou y o pas de la fource. Elle affeéte aulfi de la même
maniéré l’organe du 'goût.
M a i s ce qui démontre encore plus fûrement fa nature, c’eft
qu’on là voit un peu au deffous du rocher dont elle fo r t, re-
jetter une; matière blanchâtre , qui nagé quelquefois*’ à fa ffuf-
face, & d’autres fois s’attache au iàble fur lequel elle Coulé.
Cette matière n’eft autre chofe que du Soufre v if ; pofée fur. un
fer chaud, elle donne la flamme"& la vapeur fuffocante , qui
font propres à cette fubftance. On voit même de légers
flocons de' Soufre nager dans cette, eau , dans le moment où
elle s’échappe du rocher. A cela près elle eft claire & limpide.
E l l e ne manifefte p o in t , ni au g o û t , ni à l’o d o ra t, une
quantité fenlible d’air fixe furabondant, & elle ne déployé aucun,
effort contre les bouchons des bouteilles , dans lefquelles
on la renferme.
E l l e n’a point comme la plupart des Eaux fnlfurêufes, une
chaleur qui lui foit propre. Le 20 Mars 1 7 7 8 , le thermomètre
plongé daiis le filet le plus fort à fa fortie du ro ch e r ,
fe tenoit à 6 d e g ré s , l ’eau de l’Arve étoit au même p o in t , &
hâir à 9 degrés. Et le 23 Juin 1 7 7 9 , la chaleur de la' fource
C e 3
Son odeut
& Ton goût.
Soufre v i f
qui s’en fé-
pare de lui-
même.
Elle n’eft
point gafeu-
fe.
Sa température.