„ nation intéreiïante, fans entrer dans quelques détails fur la
„ maniéré , dont je m’y fuis pris pour les obtenir , ils régie-
•»»' ront le d e g r é , de, confiance que peut, mériter, le x.éfultat
„ il près avoir déterminé par le baromètre la hauteur du
„ glacier du B u e t , & obfervé depuis ce même g la c ie r , la hau-
,, teur apparente du Mont-Blanc, au moyen du fextant.dç de
„ l’horizon artificiel que je tiens de l’habile artifte Ang lais, Mr.
„ R amsben, il me re fto it, pour en conclure fa vraie hauteur
„ par deifus le B u e t, à connoître la diftance horizontale de
„ ces deux montagnes , & l ’effet de la réfraction terreftre fur
„ l’angle de hauteur obfervé,
I p Q uoique j’euffe pu déterminer allez exaétement d’après
l , mes propres obfervations, la diftance du Buet au Mont-
« Blanc, j ’ai préféré d’employer celles,,du Cheyalier Schuck-
b u r g h , comme faites avec encore plus de fo in , avec
„ des inftrumens d’une efpeçe plus parfaite.
„ I l donne dans fon mémoire imprimé dans le LXFII-e.
» volume des Tranfaïïions Philofoptiques, les diftances du Piton
„ au Mont-Blanc & au Buet avec l ’angle compris ; j’ en ai dé-
,, duit le troifieme côté du triangle , favoir k diftance hori-
„ zontale du Mont-Blanc, au. Buet, que j’ai trouvée de 65,443
„ pieds de France^
„ J’avois encore à déterminer l’effet, de la réfraétion fur
„ l’angle de hauteur obfervé : après quelques recherches fur
,, cette matière, qui ne 111’ont rien offert d’applicable au cas
„ dont il s’agiffoit, mes propres réflexions, m’ont conduit à
une méthode fin ip le , dont l’envie de la foumettre à votre:
¡I examen, Monfieur , me fait hafarder encore ici le détail,
„ quelque longue que foit déjà cette lettre.
„ Il me parut d’abord, qu.e la réfraétion terreftrè dont il
„ eft queftion dans ce cas, favoir la courbure que fouffre un
„ . rayon de lumière entré deux objets terreftres, vus récipro-
„ quement fous un certain angle d’élévation ou d’abaiffement,
„ étoit une partie conftituante de la réfraction aftronomique »
„ ou de la courbure totale que fouffriroit un rayon de lumière
„ en traverfant l’athmofphere entiere, fous ce même angle,
, • „ P our appliquer ce principe au cas préfent, fuppofons un
„ , rayon de lumière qui traverfe obliquement une partie de
„ l’athmofphere, en rafant les fommets de deux montagnes
„ inégalement élevées ; prolongeons ce rayon, d’un côté juf-
,, qu’aux confins de l’athmofphere, & de l’autre jufqu’à la-
,, furface de la terre; il eft clair que la courbure qu’il fouffre
„ entre les deux fommets , ou fa. réfraétion terreftre, eft une
,, portion de fa,courbure totale, depuis fon entrée dans I’athmof-
„ phere jafqu’à la furface de la terre, qui n’eft autre chofe
„ que fa réfraétion aftronomique. En calculant donc la ré-
„ fraétion aftronomique qui auroit lieu à chacune des deux
„ ftations, pour l’angle de hauteur fous lequel la fupérieure
,, eft vue de l’inférieure, la différence de ces réfraétions fera,
„ la réfraétion terreftre totale qui a lieu entre ces deux ftations
.„ pour ce même angle; & en fuppofant, comme on peut le-
„ faire fans erreur fenfible, que la courbure du rayon qui joint
,, les deux ftations, eft circulaire , l’effet de la réfraétion devra;
„ fe divifer également entr’elles,
„ O n connoit toujours à-peu-près la hauteur abfolue des