•chemin.
Débris des
montagnes
primitives.
pendant l’efpace d’une grande lieu e , une chauffée reétiligne
horizontale ; mais enfuite l’Arve en s’approchant,.[des montagnes
de la d ro ite , force la route à palier fur les débris accumulés
au pied de ces moutagnes. Ces débris font pour la plupart
calcaires ; ils font cependant mélangés de Granit & d’autres
roches primitives, qui ont été tranfportées là par les mêmes
révolutions qui en ont charié de femblables aux environs de
Geneve ; car les montagnes d’alentour font toutes calcaires, &
bien éloignées encore des primitives.
C e t t e partie de la route n’eit pas la moins agréable ; elle
e ft ombragée par de beaux N o y e r s , & d’ autres grands arbres,
& elle p'alfe dans un hameau caché fous ces arbres & entouré
des plus belles prairies. Comme on domine la v a llé e , on
jo u it de fon a fped; on voit le Giffre, torrent qui fort de h
vallée de T an in g e , palier à l’Eft au deffous du M ô le , & venir
joindre fes eaux à celles de l’Arve. On fait environ trois
quarts de lieiie fur le pied de cette mon ta gn e , & on redef-
cend enfuite dans la vallée horizontale. O n traverfe le grand
village de Siongy', où les Chartreux du R e p o fo ir , qui en font
Seigneurs , ont une maifon facile à reconnaître parce q u ’ elle
eft la meilleure du village.
L a demi-lieue qu’il relie à faire pour aller de Siongy à
Clufe eft aufli très-agréable; on traverfe une petite plaine bien cultivée
& bordée de grands arbres ; cette vallée comme celle de Taninge
, produit les plus beaux Chênes du pays. Sur la gauche
de cette petite plaine , un château antique , bâti fur le fominet
d’un rocher ifolé dont la bafe eft couverte d’arbres , forme
un payfage charmant & très-pittorefque.
.§. 444 . Q jiant à la ftruéture des montagnes qui bordent
cette v a llé e , fi l’on s’informe d’abord de leur correfpondance,
je dirai que le Môle & le Brezon placés à fon entrée , l’un
vis-à-vis de l ’autre , font à la vérité de la même hauteur , &
tous les deux calcaires ; mais que d’ailleurs il n’y a nulle parité
entr’ eux. La couleur & la qualité de la p ie r re , la forme générale
, la ftruéture & la fituation des c o u ch e s , font abfolu-
ment différentes.
L e s autres montagnes qui bordent cette va llée , font encore
plus diffemblables, & l’on n’y obferve non plus aucune correfpondance
entre les angles faillans & rentrans.
§. 4 4 y. M a i s entrons dans quelques détails , & . confidérons
d’abord les montagnes qui font fur notre droite, en allant à
Clufe : nous viendrons enfuite à celles de la gauche.
L e. .Mont Brezon qui fe préfente en face quand on fort
de la Bonne-Ville, a comme je l’ai déjà d i t , fa fommité taillée
à pic de ce cô té -c i, fes couches defcendent d’abord obliquement
en arriéré ou au Sud-Eft; & à mefure qu’elles fe prolongent
dans la direéfion de la vallée, leur inclinaifon change , elles
deviennent plus rapides, & finiffent par deicendre en avant
ou à l’Eft.
M a i s le pied de cette montagne eft encore, comme celui de
Saleve, couvert de grandes couches prefque perpendiculaires
à l’h orizon , & appuyées contre le corps même de la montagne.
Et ; quoique le Brezon fe termine à une petite demi-lieue de
là Bonne-Ville ; cependant fes couches qui font appuyées contre
le' pied de la chaîne méridionale, & qui tournent ainil le dos
A a a
Nulle correfpondance
entre les
montagnes.
Defcription
des montagnes
qui
bordent la
vallée au
Midi.
Le Brezon.
Couches
appuyées
contre le
pied des ef»
carpemens.