Réflexions
fur cette expérience.
Nous relevâmes nos deux thermomètres , 1’après midi à 4 heure*
40 minutes ; nous mîmes 4 minutes à les retirer de l’eau ; &
nous trouvâmes celui de M e rcu re , renfermé dans les tubes de
verre & de bois ( § . 3 83- ) > précifément â 4 degrés; & ce.
lui d’elprit-de-vin, renfermé dans une b o u te ille , à 4 degrés
La température de l ’air étoit de 19 degrés î ; & celle de 1»
- ' #
furface de l’eau 18 f.
§• 3 9 7 - V o i l a donc la température du fond du Lac dé
Neuchâtel au 1 7 e. de Ju ille t, exactement la même que celle
du Lac de Geneve au 1 2 e. de Février. Et il ne faut pas
croire que ce foit un phénomène particulier au L ac de Neuchâtel
; car les expériences que j ’ai faites régulièrement de
’mois en m o is , fur la température du Lac de G en ev e , prouvent,
que même à une profondeur qui n’excede pas i f o p ied s , il
n’y a pas eu de changement fenfible.
J e donnerai: ailleurs les détails de ces expériences ; mais eit
attendant je rapporterai ici une des plus frappantes. Le thermomètre
plongé le Sc- Août vis-à-vis de G en thod, à la profondeur
de i f o p ied s , s’eft trouvé en fortant de l’ eau, à 4
degrés , tandis que la chaleur de l’eau à la furface, étoit de
1 7 degrés. O r jlivois trouvé le 17e. Février, la température
du fond du Lac dans le même lieu de 4 degrés f . L a , différence
n’eft donc que de 14 centièmes de degré ; cette légère
différence doit être attribuée à l’impreffion que produifent
fur le thermomètre les couch’es d’eâu plus chaudes qu’il tra-
verfe en remontant, plutôt qu’à une augmentation de la chaleur
du fond même.
Nous répéterons ces expériences dans d ’autres lieux & 3
différente»
| . •
¡différentes profondeurs, nous penfons même à aller les tenter
dans la Mer ; Car celles que l’on a faites jufques à ce jo u r , font
iabfolument imparfaites & infuffifautes,
§. 398. Nous quittâmes Neuchâtel le lendemain au fo i r ,
nous allâmes coucher à trois lieues de l à , dans un village
¡nommé C e rlie r, fitué au bord du L ac de Bienne. Nous én
¡repartîmes de très-bon matin pour aller répéter encore dans
|ce Lac, l’obfervation de la température des eaux profondes.
L e Lac de Bienne eft fitu é , comme celui de N eu ch â te l,
¡immédiatement au pied de la première ligne du Jura. Ces
Ideux Lacs ne font féparés que par des plaines , qui furent
jyraifemblablement autrefois couvertes de leurs eaux, alors réunies.
iLa longueur de celui de Bienne eft environ de trois lie u e s ,
[fur une petite lieue dans fa plus grande largeur. D ’après les
informations que nous p rîme s, fa plus grande profondeur eft
à-peu-près au milieu de fa longueur & de fa largeur, à une
llieue & demie de Cerlier. Nous y jettâmes la fo n d e , qui s’arrêta
à 2 1 7 pieds de profondeur. Nous plaçâmes dans cette
endroit, à 6 heures 24 minutes du matin, le thermomètre d’Ef-
prit-de-vin renfermé dans une bouteille : la température de l ’air
étoit d’environ i f degré s, & celle de l’eau à la furface, de i S —,
§. 399. P e n d a n t que le thermomètre reftoit au fond de
I l’eau, pour en prendre la température , nous revînmes fur nos
I pas pour voir l’Isle de St. Pierre , fite charmant bien digne de fa
réputation. Nous l’avions laiffée fur notre g au ch e , à trois
quarts de lieue de Cerlier.
C e t t e Isle eft fituée au tiers de la longueur du L a c , à une
S s
Cerlier.
Lac de
Bienne.
Isle de St.
Pierre.