la c d’Y verdun,
plus
petit qu’autrefois.
Bancs de
Molaffe.
Pierre calcaire
jaunâtre
«
interruption de cette même ligne. Mr. P i c t e t , qui les vit
le premier, me les montra: je voudrais, lui dis-je, pouvoir vous
montrer dans ce même inftant, quelque fragment de Roche
primitive , introduit dans cette vallée par la même échancrure
qui nous laiife voir les montagnes de ce genre : nous
n’eûmes pas fait vingt pas que nous en trouvâmes, & bientôt
ils devinrent très-abondans fur notre route. O r il' faut obTerver
que depuis les hauteurs au deifus de G im e l, nous n’en avions
pas vu le plus petit fragment , quoique pendant tout le voyage
nous euffions é t é , & moi fur-tou t, continuellement attentifs à
examiner toutes les pierres qui s’étoient trouvées à la portée
de nos yeux.
■ §. 3 9 0 . D e Bal'aigre nous vînmes en 3 heures ~ , coucher
à Y v e rd u n , en paffant par les beaux villages de Lignerolles,
V a le ire , Mathou, Sufleve & les Trois-covagnes. On a en fai-
fant cette route de très-beaux points de vue fur le L ac d’Y-
Verdun. On eft frappé en confidérant ce L a c , de “l ’étendue
qu’il a dû avoir anciënnement ;• cair les grandes prairies maré-
cageufes & horizontales, par lefquelles il fe termine du côté
du Sud-Oueft, ont été indubitablement autrefois couvertes de
fes eaux. Nous aurons oecafion de faire la même obfervation
fur l’autre extrémité de ce même Lac.
§. 3 9 r. En paffant à Sufféve , qui eft à une lieue & un
quart d’Y v e rd u n , je remarquai des. bancs de Molaffe ou de
Grès ten d re , inclinés en montant contre le jura.
§. 39*- Un quart de lieue plus lo in , c’eft-à-dire, à une
petite lieue d’Yverdun , on voit commencer les - couches de
Pierre calcaire jaunâtre, dont j ’ai parle, §. 348. Je cherchai
des coquillages dans celles qui bordent la grande route; j’en
trouvai beaucoup de fragmens ; & far-tout de bivalves ; mais
rien d’entier, ni même de bien diftinét.
§. 393. L e 16 de Juillet, nous allâmes d’Yverdun coucher
'a Neuchâtel: la diftance de ces deux villes n’eft que de 7
lieues, & l’on peut à rigueur les faire'dans une matinée ; mais
I nous préférâmes de dîner à C o lom b ie r , joli village fitue au
bbrd du L a c , à une lieue & demie de Neuchâtel : nous y avions
des connoiffances pour lefquelles feules nous euflïons fait volontiers
ce voyage,
J ’o b s e r v a i la température de l ’eau d’une belle fontaine
qui eft dans la cour de la maifon où nous* dînâmes :je la trouva
de 8 degrés | , c’eft-à-dire, prëcifément d’un degré au deffoui
du tempéré; quoique la journée fut exceflivement chaude.
§. 3 9 4 . La longueur du Lac de N eu châ te l, car on lui
donne indifféremment le nom de cette ville ou celui d’Yverdun,
eft de.; 8 lieues , & fa plus grande largeur de 2. Il eft très-
poiffonneux, & fes b o rd s , fur-tout au Couchant & au N o .d ,
font très-bien cultivés, très-peuplés, & préfentent lés afpeds
les plus riants.
O n y trouve, comme ' fur les bords du Lac de G en e v e ,
des cailloux roulés de différens genres , & des blocs confidéra-
bles de Granit & d’autres pierres alpines. On en voit beaucoup
entre Yverdun & Graudfon.
Ce Lac eft beaucoup plus voifin du Jura que le n ô tr e ,
fur-tout dans fa partie feptentrionale, où il baigne les couches
Lac de
Neuchâtel.
Cailloux
roulés.
Couches
inférieures
du Jura.