Bancs calcaires
interpoles
encre
ceux de
Grès, r
Origine de
•ces différentes
pierres.
Grès de
Formation
nouvelle fur
les bords de
la Mer.
§. 30?. D e pu is que j’ eus fait ces réflexions» on 'découvrit
dans un champ, au deffous du village de Balaifon , à-peu-près
à la moitié de la hauteur du co te a u , une carrière de Pierre à
c h a u x , compofée de bancs q u i, fuivant notre obfervation gé.
nérale , defcendent du côté des A lp e s , & fe relerent contre
le Lac.
C e t t e carrière achevé de p ro u v e r , que la Mer a féjourne'
long-tems fur ces hauteurs, parce que les Pierres calcaires ne
fe forment que par des fédimens fucceffifs des eaux peuplées
d ’animaux marins.
L es Grès eux-mêmes, par la nature du lien qui unit leurs
p a r tie s , prouvent qu’ils ont été formés fous les eaux de la Mer;
& que par conféquent ces eaux ont couv ert, non - feulement
nos plaines, mais encore nos m on ta gn e s , les Voirons par
exemple. Car ce gluten calcaire doit tirer fon origine dt
la Mer
J’a i v u moi-même , au bord de la Méditerranée, fu r ie Fare
de Meffine, auprès du Gouifre de Ca rybd e , des fables qui font
mobiles dans le moment où les flots les amoncelent fur
les b o rd s , tuais qui par le moyen du fuc calcaire que la Mer
y infiltre, fe durciffent grad uellement, au point de fervir à des
pierres meulieres. Ce fait eft connu à Meflxne : on ne celle
d e lever des pierres fur ces bords, fans qu’elles s’épuifent ni
que le rivage s’abaifle ; les vagues rejettent du fable dans le*
vu id e s , & en peu d’années ce fable s’agglutine fi bien , qu’on
ne peut plus diftinguer les pierres de formation nouvelle 1
d’avec celles qui font les plus anciennes.
ç . 3 0 6 . L e s fragmens des rochers des A lp e s , que l’on trouve
difperfés fur le coteau de B o ify, font remarquables à bien des
égards. L e plus grand de ces fragmens, qui eft même le
plus grand que j’aie jamais rencontré à cette diftance de fa
fource, eftfitué dans un champ, au N o rd -O u e ft du Château.
On le nomme la Pierre à Martin. La forme régulière dont
cette énorme pierre approche le p lu s , eft celle d’un parallélogramme
reétangle. Sa hauteur à l ’angle le plus eleve au
deflus du terrein , eft de 22 pieds , fa plus grande longueur de
2 i , & fa plus grande largeur de 18- L a matière de ce grand
bloc eft une Roche de Corne , mêlee de S tea tite , de Mica &
de Quartz. • On y diftingue des couches qui ne font pas planes,
mais dont les inflexions, font parallèles entr’ elles. Ces couches,
épaiffes de 3 à 4 p ie d s , ne fe féparent pas aifément les
uries des autres , parce qu’elles font foudees par un gluten
quartzeux. Elles font traverfées en quelques endroits par des
fentes qui leur font perpendiculaires, & ces fentes font auifi
foudées avec du Quartz. O n verra dans mes voyages fur les
Alpes, avec quelle exactitude tous les caraéteres de ce fragment
fe retrouvent, tant pour la matière que pour la fo rme , dans les
montagnes dont il a été détaché.
: A
Au re fte , tous les angles de cette pierre font émoufles,
quoiqu’elle foit dure & compaéte, & que fon tiffù ne paroifle
point fenfible aux injures de l ’air.
O n en a féparé par le moyen de la poudre , des éclats qui fe
font levés par feu illets, à-peu-près parallèles aux couches que
l’on y obferve. Ces feuillets ont fervi à couvrir des aqueducs,
& à d’autres ouvrages de ce genre.