Rolle.
Colline de
1» Côte.
Fonds marécageux
du
pied du Juta.
Gimel.
Cailloux
roulés.
L e premier jour nous vinmes dîner à R o l le , jolie ville,
bâtie fur le bord du Lac de Geneve.
P o u r aller de Rolle au Ju ra , il faut gravir la haute colline
fur le pied de laquelle font plantés les beaux vignobles qui por.
tenc le nom de la Côte. Cette colline eft en entier compofé«
de fab le , d’Argille & de cailloux roulés. Son point le plus
é lé v é , déterminé par les obfervations barométriques de Mr,
P i c t e t , eft fitué dans un bois au Nord-Oueft de V in cy - il a i ^ g i
pieds au deifus du L ac .
§. 3^8. E n t r e le haut de la colline de là Côte & le Jura,
on traverfe des fonds un peu marécageux. C ’eft une obfer.l
vation très-générale , que les chaînes de montagnes d’une longueur
& d'une hauteur un peu cùnfidérables, ont à Iteur pied
des vallées marécâgeufes ; creufées fans doute par les eaux
qui en defcendent & qui s’y accumulent..
§. 3 69. Après avoir traverfé ces prairies, on monte à Gimel,'
village fitué fur le penchant d’une colline de fable & de
cailloux ro u lé s , femblable & parallèle à celle de la Côte;
Nous y arrivâmes de bonne heure ; car il n’eft qu’à deux
lieues de Rolle ; cependant comme on ne trouve aucun autre
gîte de ce côté-ci du J u ra , il fallut terminer là cette journée.
P o u r tirer parti du reffe de la fo iré è , nous allâmes nous
promener fur les hauteurs qui dominent le village. Les cailloux
roulés dont ce pays eft c o u v e r t, me parurent compofés
des mêmes efpeces que . j ’ai décrites dans les Chapitres IV
& V jTy trouvai les Stéatites en mafie & feuilletées ; 1«*
Roches de C o rn e , plufieurs efpeces de G ran it, & entr’autre®
celui qui eft compofé de Jade & de Schorl fpathique ; des
hoches grenatiques à bafe de S ch o r l, & à bafe de Pierre de
Corne, &c.
Un beau bloc de G ranit, d’environ 9 pieds de longueur
fur 6 | de largeur & y de hau teu r, compofé de Quartz
tranfparent, de Feld-Spath blanchâtre, & de Roche de Corne
verte, fut le terme de notre promenade. Nous nous aifimes
fur ce ro ch e r , & nous y jouîmes de l’afpect fingulier que présentent
les Alpes, lorfque les derniers rayons du Soleil teignent
( leurs neiges en couleur de rofe r nos lunettes nous faifoient
diftinguer les glaces refplendiifantes dont plufieurs de leurs
cimes font couvertes.
L e lendemain 1 4 e. Juillet, nous partîmes à bonne heure de
Gimel, après avoir obfervé le Baromètre. Le refultat de cette
obfervation donna 1080 pieds pour la hauteur de ce villa g e ,,
au deifus du Lac de Geneve.
§. 370. A trois quarts de lieue au deifus de G im e î , nous
traverfâmes les premières couches du Ju ra , qui sappuyent en
montant contre le corps de la montagne. Elles font com-
pofées de là. Pierre calcaire jaunâtre, dont j ’ai p a r lé , §. 348-
§. 3 7 1 . A une demi-lieue au d e là , on rencontre des corn
ches verticales ; leur direction eft la même que celle de cette
partie du Ju ra , c’eft-à-dire, à-peu-près, du N o rd - Eft au Sud-
Oueft.
Premieres
couches du
Jura..
Couches
verticales»
§ . 5 7 2 . P l u s haut, les couches reviennent à s’appuyer contre Minées,
la montagne 3 & cette iituation eft la plus générale 3 jufcpjesv