Second obf-
tacle.
ï8 D E S C R 1P T I O N D E S P I E R R E S É P A R S E S
M. L a m b e r t , d’après des obfervations & des confidérations
très-ingénieufes, avoit cru que cette force fuivoit la raifpn in-
verfe des quarrés des diflances. Mais des, expériences très,
exactes que j ’ai faites avec un nouveau Magné tome t r e d o n t
Je donnerai, la defcription dans le fécond1 volume de cet ou.
y r a g e , paroiffent prouver q u e , toutes chofes d’ailleurs égales,
on ne peut ÎUppofer la force magnétique proportionnelle à aucune
fo u d io u d e la diftance.
E n s u i t e j la confidération des mafles & de la diftribution
des molécules de F e r , dans un volume donné de matière, préfente
des. difficultés infurmontables, ou telles du moins qu’on
ne pourra lçs réfoudre que par une fuite d’expériences auffi
exactes que nombreufes.
L a fource de cette difficulté fè trouve dans la force avec
laquelle le Fer rélifte à la pénétration du fluide magnétique.
Cette réfiftance eft caufe que les parties extérieures d’ une mafle
de Fer garantilfent prefqu’entiérement les parties intérieures
de l’aétion de ce fluide , en-forte que deux malles de F er inégales
agiftent fur l’Aiman, dans un rapport qui approche beau-
coup plus de celui de leurs furfac.es ou des quarrés de leurs
diamètres, que -de celui de leurs maffes ou des cubes de
ces mêmes diamètres ( i ). Il fuit de l à , que s’il y a des mi«
( i ) M. Da n ie l Be r n o u l e y a trouv
é cette proportion entre les forces de
divers Aimans artificiels de même forme ;
mais de différentes grandeurs. Cette
«jbfervation ’n’a jamais été publiée ; mais
ff l’a communiquée à M. J. T h em b le y ,
dans une lettre datée de Bâle , du 7 Octobre
1775.
5, Tout le monde la it , ce font les ter.
,, mes de ce Mathématicien célébré que
,, les petits Aimans, d’une même clafie
„ de bonté , ont confidérablement plus
„ de force que les grands, à proportion.
, , de leur poids. Mais peut-être ignore»
„ t-on encore la réglé que j ’ai cru pou-
, , voir établir fui beaucoup d’expéiien-
,, c e s , pour comparer les forces des
„ Aimans entièrement iemblables , &
néraux, dans lefquels les molécules de Fer foient peu nôm-
breufes, & tellement diiTémiriées, qu’elles’ laiffent entr’ elles des
i intervalles, au travers defquels le fluide magnétique puiffé pénétrer
, ce fluide agira fut les parties intérieures, & qu’ainfi
I ces minéraux attireront l’aiguille aimantée en raifon de leurs
| maffes ; ou du moins dans un rapport qui s’éloignera de celui
de leurs furfaces. D o n c en général, un minerai plus pauvre
[ agira dans un rapport qui approchera plus de la raifon des
! maffes. Mais quelle loi fuit cette progreffion ? c ’eft ce que
l ’expérience n’a pas encore appris.
E n attendant qu’ on ait réfolu ces p ro b lèm e s , 011 peut fe
contenter de noter les diftances auxquelles Un volume donné
de quelques-unes des pierres que l’on obferve , commence à
détourner l’aiguille de fon Méridien. Je mefure cette diftance
fur une tangente au cercle que décrit l ’aiguille; en partant
du bord de l’aiguille du côté de la p ie r re , & en allant jufques
à la furface de la pierre la plus voifine de l’aiguille. Et pouf
qu’ on puiffe comparer la force attractive dés différens minéraux
avec celle du Fer p u r , je dirai qu’un ciibe de Fer fo r g é , du
,, qui ne différent les uns d’avec les au-
„ très que par leur maffe ou plutôt leur
„ grandeur. Les Aimans artificiels font
„ très-propres pour ces expériences.
„ M. D ie T r ic , Artifte de notre v i l le ,
,, en a conftruit un grand nombre, en
j, leur donnant la forme d’un fer à Che-
„ val ; il en a examiné la fo r c e , & m’a
„ communiqué les réfultats ; j’ ai tou-
>, jours trouvé que leur force abfolue
,i augmentoit en raifon fouffefquipliquée
„ de’, leur poids ; c’eft à-dire , comme
„ les racines cubiques des quarrés du
» poids, ou en raifon de leur furface.
Par Gette regie, un Aiman 8 fois.plus
pefant ne porte que 4. fois plus ne
poids. Une feule expérience fonda,
mentale fuffit donc pour déterminet
, la force de tous les Aimans de la
faqon de notre Artifte ; celle dont je
, fuis parti eft qu’un Aiman de 11 fols ( ï
, onces & demie ) portait II li»res , &
, j’ai été affez content de ce réfuliat,
, après avoir pxaminé le fticcès de quel-
, ques autres Aimans, qui m’étoient
, venus de Strasbourg. Les forces élec-
, triques abfolues m’ont paru admettre
, la même loi ”
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