PROFÓNDEUR ET TEMPÉRATURE
Maïs elle
peut être
plus froide
ptj fpnd.
■ C a r les premiers froids qui agiffent fur la furface de l’eaù
condenfent les parties de cette fu r fa c e , tandis que les parties
intérieures confervent encore la chaleur qu’elles ont acquifes
pendant l ’é té; celles de la furface devenues plus pefantes doivent
donc s’en foncer, tandis que celles du fond s’élèvent à
raifon de leur légéreté. Celles-ci parvenues à la fuçface fe
refroidiffent à leur tou r, rcdefcendent, font remplacées par d’autres
, & ainfi de proche en p ro ch e , il doit s’établir dans toutes
la maffe une température à-peu-près uniforme.
C ’est pour cette raifon que dans les épreuves qui ont été
faites , tant fur le vaiffeau du Capitaine Phifps , que fur celui
du Capitaine C o o x , on n'a jamais trouvé l’eau confidérable-
ment plus chaude au fond qu’à la furface. La plus grande
différence que l’on ait trouvée en plus, a été de quatre degrés
de la divifion de F a r en h e it ; qui ne font qu’un degré & | du
thermomètre commun. Cette épreuve fut faite le i y décembre
1 7 7 2 , par le cinquante-cinquieme degré de latitude Sud:
le thermomètre à la furface de l ’eau étoit à trente degrés de
F arenheit, & à cent braffes ou fix cent pieds Anglois de profondeur
, il étoit à trente-quatre degrés de la même divifion.
( Voyez Obfervations de M . F orster , p. 7 2 ) .
§. y o. Q u a n d au con traire , la chaleur de l’air extérieur
furpaffe celle de l’e a u , & qu’ainfi la furface devient plus
chaude que le fo n d , la différence de denfité favorife la différence
de température entre les eaux du fond & celles de la
furface : celles-ci dilatées par la chaleur tendent à conferver la
place la plus é le v é e , & celles du fond plus deüies & plus
pefantes, tendent auffi à demeurer en bas. |
L es
D E S E A U X D U L A C . Chap. II. 3?
Les eaux du fond influent cependant fur la température de
I la furface, foit par les mouvemens dont nous avons déjà p arlé,
I qui agitent & confondent les eaux de différentes profondeurs;
■ foit même dans les tems calmes, par la- communication de
I température , qui fe fait au travers de l’eau avec beaucoup plus
I de promptitude & de'facilité qu’au travers des corps folides.
BMais
ces deux caufes réunies ne fuffifent pas pour entre-
I tenir, en é t é , comnie en hiver , la même température, depuis
■ la furface jufques au fond. On le voit par les expériences qui
I ont été faites en é té , defquelles a réfulté une différence de près
■ de 10 degrés dont le fond étoit plus froid que la furfa ce ,
■ même à des profondeurs qui n’étoient pas bien confidérablesi
E t il y a bien lieu de pré fum er, que quand on plongera
I à de plus grandes profondeurs, des thermomètres adaptés con-
I venàblemënt à ces épreuves, comme nous efpérons de le faire
I dans le cours de cet é té , 011 trouvera dés différences plus grandes.
I L ’eXpérience de MM. M a l l e t & P i c t e t , auprès du Château
I de C h illón , femble l’indiquer, & la nôtre même paróít en
I être une confirmation. Car les caufes que nous avons confi-
I dérées, pouvoient tout au plus établir en hiver une égalité de
I température entre le fond & la furface; mais non pas donner,'
I comme nous l ’avons tro u v é , un plus grand froid à une pro-
I fondeur auffi confidérable que celle de 9 50 pieds.
J ’a t t e n e s pour développer mes idées fur ce fu je t , que les
I expériences du mois d’A oû t prochain, les ayent ou confirmées
I ou modifiées.