Autres indices
de l’ancienne
élévation
des
eaux.
t e paifâge
de l’Eclufe.
ouvertes du côté des Alpes , & l’on comprend clairement que la
montagne de Langenbruck rompit l ’effort des courans qui
chaînèrent ces fragmens jufques à fon p ie d , & qu’elle les empêcha
de pénétrer plus avant
§. 2 13 . J e ne crois donc pas que les eaux qui rempliffoient
le baffin de- nos montagnes, ayent été dans l’état d’un L a c ,
ou d’une étendue tranquille, lorfque les torrens des Alpes tranf-
portoient fi haut & fi lo in , de grands débris de rochers; mais
il paroît pourtant probable que notre Lac,, a été anciennement
plus, élevé qu’il ne l ’eft aujourd’h u i
D iverses corîfidérations,. 8c fur-tout c e lle dè l’iffue par la-
quelle l e Rhône fo r t du baflîn de nos montagnes, concourent
à prouver cette vérités
C e t t e iflue eft- une échancrure profonde 8c étroite-, creufée
par la Nature entre la montagne du Vouache & l ’extrémité du
Mont Jura. Ce paffage fe nomme YEclùfe, dénomination qui
repréfente très-bien une iflue ouverte aux eaux , entre de-hautes
montagnes. L ’extrémité, du Jura 11e laiiTé entr’elle & le lit du
Rhône , qu’un chemin très-étroit. Le fort de l’Eclufe eft bâti-,
fur ce défilé. C ésar dans fes Commentaires a décrit, ce padage
avec fa précifion ordinaire : iter anguftim ê? difficile irtter mon-
tem Jurant flumen Rbodanwn, v ix q u âfin g u li carri du-
cerentur mons autem altiffimus impengebat, ut facile perpauci
probibere posent. De hello Gallico , Lib. I , C. Wl.
C e t t e idu e eft la. feu le par laquelle le R h ôn e puide, fortir
du fein de n o s m o n ta g n e s ; fi elle fe ferm oit , nos plus hautes
collines fe ro ien t fijbmergées > & toute notre vallée ne formeï0
it qu’un immenfe réfervoir, qui ne p o q |p it fe décharger
qu’en fe verfant par dedas le Mont de Sion.
J ’a i déliré de connokre l ’origine de cette ouverture, fi in-
téredante pour nous. Dans cette vue je l’ai obfervée avec
beaucoup d’attention. Mes obfervations, comme on -le comprend
b ien , n’ont abouti qu’à des conjeétures. Il paroît cependant
probable, que ce padage étoit originairement fermé,
eu que du moins il s’en fafioit beaucoup qu’il ne fût creufé
suffi profondément qu’il l ’eft -aujourd’hui. .
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L a montagne du Vouache paroît être une continuation de
la première -ligne du Jura: cette première lign e , dont la direction
générale eft du No rd Eft au Sud O u e ft, change de
pofition en approchant de l ’Eclufe ; là elle marche vers le
ntidi, & cette direétion eft auffi celle du Vouache. Les couches
du Jura à cette extrémité , font prefque perpendiculaires
à l’h orizon ; elles ne s’écartent pour la p lu p a r t, que dé i f
degrés de la ligne verticale, & bette pente eft dirigée en def-
cendant vers l’Eft. On vo it cette fituation des bancs du Jura,
Vers le haut de la montagne, au delfus du F o r t , car plus bas
vers le Fort même, on ne diftinguè pas fi clairement leur
forme. O n reconnoît auffi cette pofition des cou ch e s , dans
la peiite qui defcend depuis le Fort jufques au bord du
Rhône, '& plus diftinctement encore -, derrière la petite Chapelle
que l’on rencontre à 2 ou 300 pas du F o r t , du côté
de Geneve. Les couches du Vouache ont exaâement la même
fituation ; on les voit couper tranfverfalement le cours du Rhône,
un peu au deffus du F ort de l’Eclufe ; leurs plans font comme
ceux des couches du J u ra , prefque perpendiculaires a l’horizon ;
V %
Recherches
fur l’origine
de cette ouverture.
Le Vouache
Sc le Jura
ont été anciennement
unis.