Matière &
pofition de
lès couches.
Sa formel
Autres cô.
teaux fitués
fur la même
ligne.
C H A P I T R E XI-
L E C O T E A U DE M 0 N T 0 U X.
§. 29 S. A u pied du M ô le , èntre les Voirons & Saleve, on
•voit dé G en ev e , le coteau de Montoux s’élever par deffus les
coteaux qui bordent notre Lac. Sa forme arrondie-, qui cou.
traite avec la forme pyramidale du M ô le , fa pente douce de
tous les c ô té s , & fa belle culture vue auprès des rochers ef.
carpés de Saleve. , forment une perfpeitive tout à fait douce
& riante.
§. 2 9 7 . Sous la terre végétale qui recouvre çe côteau, on
trouve un Grès tendre ou une M o la ffe , compofée d’un Sable
quartzeux, mêlé de petits feuillets blancs de M ic a , 8c lié pr.r
un gluten calcaire. Les bancs de cette M o la ife , font inclinée
en defcendant à l’E f t , & à l’E f t -S u d -E f t fous un angle, qui
dans les lieu x où j’ai pu le jnefurer, varie depuis 1 f jufqu’à
2 2 degrés.
§. 298. L a forme générale de ce côteau eft un ovale
alongé dans une direétion, qui du fommet du c ô te a u , paraît
courir entre le Sud & le Sud - Sud - Oueft.
O n voit dans cette même direétion, derrière la montagne de
Salev e, une fuite de côteaux qui s’élèvent graduellement du
côté du S u d , & qui paroiffent auffi compofés de couches de
Grès , inclinées comme celles du côteau de Montoux.
d’Efevy. , § . 2 9 9 . J ’a i vifîté celui de ces cô te au x , qui eft le plus voifia
¿u Tetit Saleve. Il porte le nom du village d’Efery qui eft
fitué prefqu’à fon fommet. J’ai vu que ce côteau eft effeéti-
yement compofé d’un Grès m ic a c é , femblable à celui de Montoux
; que les couches de ce Grès defcendent vers l’Eft-Sud-Eft,
fous des angles de 10 à 23 degrés; & que fa furface eft par-
femée comme celle dù côteau de Montoux , de grands blocs
de Granit & d’autres pierres alpines. Ceux d’Efery font les
plus grands; j’en ai mefuré plufieurs de plus de 20 pieds de
diamètre. On m’a dit que les côteaux plus élevés, qui font fur
la même ligné en tirant vers le S u d , font auifi compofés de
Molaffe, & couverts dé blocs de Granit.
§, 300. O n trouve au haut du côteau de M o n to u x , une
Chapelle , fous le portail de laquelle j’obfervai le baromètre, le
17 Juin 1 7 7 8 . Mon obfervation me donna 6 2 f pieds , pour
l’élévation du fol de cette Chapelle, au deffus du Lac de Geneve.
§. 3 0 1 . O n a peine à comprendre quelle peut avoir été la
caufe de la formation d’une éminence ifo lée , comme celle du
côteau de Montoux. Qu’eft-ce qui peut avoir obligé les fables
qui l’ont formé e , à s’amonceler dans cette place ? Seroient-ce deux
courans, qui caufant un calme dans l ’intérieur de leur angle- de
rencontre, comme cela fe voit dans les rivieres, auroient dépofé
dans cet a n g le , une partie des fables qu’ils charioient ? ou ces
dépôts auroient-ils été occafionés par quelque ro ch e r, qui rorn-
poit dans cet endroit le fil d’un cou ran t, fous les eaux qui re-
couvroient anciennement toute cette partie du Globe ? Nous
voyons fouvent dans le lit d’une riviere, une grande pierre retarder
la vîteffe des e a u x , & occafioner un amas de fable &
de gravier : de là naiffent des harengs qui s’élèvent quelquefois
au point de recouvrir & de cacher l ’écueil qui fut la caufe
de leur formation.
Elévation
du cftteau
de Mou-
toux.
Reflexîoa
fur fon origine.