■Hauteur du
t a c de Neu-
«hâtel.
les plus baffes de cette montagne. On paffe fur ces couches
en divers endroits de la route d’Yverdun à Neuchâtel : elles
montent pour l’ordinaire contre le corps de la montagne : on
en trouve pourtant an deffus du village de Vaumarcus, qu;
font prefque perpendiculaires à l’h o r izo n , & dont la direction
n’eft point parallele à celle du Jura,
Mr. D e L tjc , en prenant une moyenne entre deux obferva.
tions du baromètre, a fixé l’élévation du Lac de Neuchâtel,
au deffus de celui de G en e v e , à 2 6 toifes fe V o y e z fes Ri.
cherches fu r les modificatioms de l’athmofphere, T. I I , p . 320,
Mais les obfervations de Mr., P i c t e t , donnent environ 31
loifes ; & comme il en a fait cinq qui s’accordent fort bien en-
tr’elles, ce dernier réfultat paroit mériter plus de confiance.
§. 3 En arrivant à Neuchâtel nous allâmes defcendre
chez Mr. Fauche , Éditeur de cet ouvrage : il avoit eu la po-
liteffe d’exig er à l ’avance , que nous prendrions un logement
chez lui, Nous fûmes reçus par lui-méme & par fa famille,
avec toute l ’honnêteté & toute la cordialité imaginables.
L es deux jours que nous paffâmes à Neu châ tel, furent in-
finiment agréables. Quoique la ville foit petite , puifque fa
population ne va pas au delà de 3000 a in e s , il y a très-bonne
compagnie , & beaucoup de Gens de Lettres. On y jouit en
général d’une honnête aifance , & il y a même des maifons
•d’une très-grande opulence. Les étrangers y font fort bien
accueillis, & nous en fîmes l ’heureufe expérience, dès le foir
même de notre arrivée.
Promenade
fur le Lac. Nous étions ailes avant fouper faire yifite dans une maifoa
célébré dans la Suiffe par fûn architedure, mais dont les maîtres
font connus dans le pays & au dehors j p a r ie u r goût pour
les lettre s, & par’mille qualités aimables & intéreffantes. Nous
avions dit dans cette v ifite , qu’un des motifs de notre voyage
étoit d’éprouver la température des eaux du Lac : mais nous
11’imaginions pas d’aller fur le Lac dès le jour même, & en auifi
bonne cofiipagnie. Nous fûmes donc très-agréablement fur-
pris quand à 1 1 heures du f o i r , nous fûmes invités à monter
en bateau pour entendre de la mufique, & commencer nos
expériences. Cette foirée fut délicieufe ; la plus belle nuit du
monde, fraîche , calme & fereine fuccédoit à une journée très-
chaude; d’habiles Muficiens, placés fur un autre bateau , à une
diftance convenable, exécutoient des morceaux choifis, analogues
au moment; & de beaux échos qui répétaient des paffages
entiers, fembloient prouver que toute la Nature prenoit part
à ce concert. Cette fête charmante & inattendue faifoit un
[fi fingulier contraire avec les vallées de Joux & de Valorbe
, dont les images étoient encore empreintes dans nos
têtes ; que plus d’une fois je crus que c’étoit un rêve ou un
enchantement.
§. 396. Nous ne primes pas ce moment pour nos expériences
; on auroit pu nous foupçonner de quelques diffractions.
Mais le lendemain, 1 7 ju ille t, rtous allâmes fo n d e r ie
Lac, fous la conduite de Mr. H e in z e l y , l ’un des Pafteurs de
la ville de N eu châ te l, homme très-inftruit, qui aime la navigation,
& qui connoît parfaitement le Lac. Nous trouvâmes
à demi lieue du b o rd , au Midi de la v i lle , une profondeur
de 321 pieds. Nous y plongeâmes les deux thermomètres h
8 heures 20 minutes du matin. La température de l’air était
de | | degrés X j & celle de l ’eau à la furface ,d e 14 degrés f„.
Température
du fond
du Lac.