Analyfe de
ces Lenticulaires.
L e s plus grandes ont à peine deux lignes de diametre, f®
une épaifleur d’un quart de lign e ; les plus petites n’ont que
la moitié de ces dimenfions. Elles font ordinairement brunes,
quelques-unes d’entr’elles ont une couleur luifante, ferrugineufe:
cette couleur pénétré en s’affoibliifant jufques à une certaine
profondeur dans l’épailTeur de la pierre ; le milieu eft d’une
couleur plus claire. -
I O n trouve à la Perte du Rhône ces petites pierres agglutinées
entr’elles par une pâte grofliere ; & comme elles ont la forme,
la groifeur & m êm e , lorfqu’elles font humides, la couleur de
véritables. Lentilles ; leur affemblage paroit être un potage de
Lentilles congelé ou pétrifié. V o y e z la fig. 3 > de la PL III,
A , a , repréfentent le côté convexe ; B , b , le ; côté concave ;
& c , un groupe de ces L en tille s , avec le ciment qui les lie,
& les empreintes de celles qui en ont été détachées.
- §. 4 2 5 . C e s Pierres Lenticulaires , féparées du ciment qui
les l i e , & plongées dans l’ efprit-de-Nitre, y font effervefcence,
mais ne s’y diffolvent pas entièrement. -J’ai pris io y de ces
Len ticulaires, qui entr’ellès toutes n’ont pefé qu’un denier
ou 24 grains, J’ai verfé fur elles de l’efprit-de-Nitre foible,
& lorfque l’effervefcence a ceffe., j’ai verfé une nouvelle quantité
d’efprit, mais elle ne s’eft pas renouvellée ; j’ai fait chauffer
le mé lan ge , l’effervefcènce a recommencé;, & quand j’ai vu
que ni l’augmentation de ch a leu r , ni l’addition d’une nouvelle
quantité d’acide n’occafionnoient. une nouvelle diflblution ; j’ai
la v é , filtré par le papier g r is , & féché le réfidu. Il pefoit un
peu moins de 1 3 grains. Ce réfidu étoit Compofé d’une poudre
jaunâtre, & de quelques Lentilles qui avoient confervc
leur forme & toutes leurs apparences extérieures ; mais q®
avoient
croient perdu leur dureté , & fe réduifoient fous les doigts
■en une poudre femblable à celle qui étoit reftée fur le • filtre'
■avec ces mêmes Lentilles. ■
C om m e cette poudre me paroiffoit ferrugineufe , j’en approchai
un barreau aimanté ; mais il ne l’attira point ; il
n’attire pas non plus les Lentilles qui n’ont pas paifé par l’efprit
de-Nitre. Je penfai qu’en rendant à cette terre le phlo-
giftique dont elle paroiffoit privée, je lui rendrois peut - être
la propriété d’obéir à l’Aiman. Je commençai par une épreuve
facile, & qui me réuffit très-bien: le papier gris fur lequel
s’étoit arrêté le réfidu, étoit teint & imprégné de la partie la
plus fubtile de cette terre. Je roulai ce papier fur lui-même,
je le fis: brûler, & l’éteignis quand i f fut réduit en charbon.
Dans cette opération , la terre , que cette épreuve prouva être
ferrugineufe, reprit fon phlogiftique du papier, & l’Aiman l’attira'alors
avec beaucoup de force, le charbon des parties du
papier qui n’avoient pas été imprégnées de Cette terre, n’étoit
point attiré.
P o u r confirmer le réfultat de cette expérience , je fis chauffer
dans un petit creufet des Pierres lenticulaires , qui après avoir
paifé dans l’efprit-de-Nitre y avoient confervé leur forme; &
dès qu’elles furent rouges; je jettài dans: le: creufet quelques
morceaux dé cire. Après la déflagration de la cire, je retirai
les Lentilles : elles avoient pris une couleur plus foncée, & l’Aima
» les attiroit. alors avec la plus, grande vivacité.
L a même épreuve répétée fur des Lentilles qui n’avoiént
point paifé par l’efprit-de-Nitre, leur donna aufli la propriété
d’être attirées par l’Aiman, mais avec moins de force qu’à
X x
Terre ferrugineufe
indiiTolu*
ble.