Sa hauteur.
Structure
générale des
Alpes vues
d u haut du
Môle.
Situation
de leurs ef-
carpemens.
Ce qu’ il faut
entendre par
•efcarpe -
mens.
Son foin met é levé , fuivant l ’obfervation de M. D e L u c,'
de 76 0 toifes au deffus du Lac1, domine une vafte étendue de
montagnes fécondaires, & donne la facilité de faire fur leur
ftruéture , diverfes obfervations intéreffantes.
§. 38o. On voit par exemple diftinclement, que les Alpes,
dont toutes ces montagnes font partie , font compofées d’un
grand nombre de chaînes, à-peu-près parallèles entr’e lle s , fé.
parées par des vallées qui fuivent les mêmes direétions. La
direftion commune de ces chaînes & de ces v a llé e s , eft à-peu-
près celle de la chaîne totale , qui dans notre pays court du Nord-
Eft au Sud-Oueft. Mais cette direction générale varie en quel-
ques endroits, & fouffre des inflexions locales. O n voit du
haut du M ô le , les chaînes de montagnes, qui dans fon voifi.
nage courent à-peu-près au N o rd -E ft , fuivre de loin la courbure
du Lac , & vers les frontières du V a lla is , fe diriger à l’Eft;
comme le fait le Lac lui-méme entre Rolle & Villeneuve.
§. 3 8 1. U n e autre obfervation bien importante que l’on peut
faire du haut du Môle , mais que je n’y ai pourtant faite
qu’après en avoir faili le principe au fommet du Cramont ( 1 ) ,
eft celle qui concerne la lituation des efçarpemens des montagnes
; mais ceci demande quelques définitions.
Q u a n d les, bancs d’une montagne font inclinés à l’horifon,
ils s’élèvent d’un côté & s’abaiifent de l’autre. Alors il arrive
fouvent qu’ils font coupés à p ic , du côté vers lequel ils monten
t, & qu’ils defcendent en pente douce du côté où ils s’a-
( 1 ) Le Cramont eft une cime très- fuis monté pour la première fo is , le
« le v é e , fituée du côté méridional des Juillet 1774-
JUpes, vis-à-vis du Mont Blanc. J’y ..
baiffenl. J’appelle efearpement le côté où ils font relevés ; &
dos, ou pente, ou croupe- de la montagne , le côté par lequel
ils defcendent. Ainfi je dis que Saleve à fes efçarpemens tournés
du côté du L a c , & fa croupe du côté des Alpes. Quelquefois
auffi pour varier un peu les expreflions , je dis que
la montagne regarde les lieux fitués du côté où elle eft ef-
carpée, & qu’elle tourne le dos à ceux vers lefquels elle s’abaiffe.
I l arrive quelquefois que la montagne eft chargée du côté
¡defes efçarpemens, de débris a ccumu lés, ou d’autres couches
qui cachent en grande partie ces efçarpemens. D ’autres fois
fes couches font taillées obliquement & en pente douce , même
¡du côté vers lequel elles, s’élèvent. Les Voirons en offrent
un e xemp le ; quoique les couches defcendent vers les Alpes
& remontent contre le L ac;, il n’y a cependant que la fom-
mité de la montagne qui foit très-efearpée, prefque tout le
refte de la face qu’elle préfente au L ac eft coupé en pente-
[douce : mais comme e’ eft la lituation des couches qui fait ici
notre objet prin cipa l, je dis également, & d’elle & de toute-
[autre dont la ftruéture eft la même, qu’elle regarde le Lac.,.
j& tourne le dos aux Alpes.
i §. 283. O n a déjà vu que le Mont Saleve , les Voirons , les
monticules des Alinges , & la première chaîne des Alpes fituée
¡derrière ces diverfes montagnes, ont toutes leurs efçarpemens
tournés contre le Lac. D u fommet du M ô le , on confirme
cette obfervation, & on vo it de p lu s , en regardant à l’Eft-
N o rd -E ft, que les deux chaînes qui fuivent la première, ont
¡auffi leurs efçarpemens tournés de ce même côté. On voit
même, que quoique ces chaînes fe dirigent à l’Eft en fuivant
le contour du L a c , ainfi que je l ’ai obfervé dans l’avant dernier
Efcarpe-
mens, tournés
contre le
Lac.