'Cailloux
’îoalés au de
là d e l’Eclum
D e tels rochers, & plus encore ceux qui font en furplomb,
font beaucoup mieux à l’abri des accidens dont nous venons
de parler. O r les rochers du Jura fous le Fort de l’Eclufe,
& la plus grande partie de-ceux du V o u a ch e , defcendent vers
-le Rhône par une p en te , rapide à la vé rité, mais pourtant fort
é lo igné e d’être verticale ( i ) .
§. 2 14 . Q u o i q u e l ’ouverture de l ’Eclufe ne me pareille
pas auffi ancienne que les montagnes qu’elle fép a re , je crois
pourtant qu’il y avoit déjà là un abaiffeinent, lors de la dé-
bâcle qui a charié dans nos vallées , les fragmens des rodhers
des Alpes. O n a vu que le Mont Jura a fervi de barrière à
ces fragmens, partout où il s’ élève à une hauteur un peu con-
confidérable : or on en trouve au delà du Fort de l’Eclu fe ; par
‘e x em p le , auprès du Bureau de Longearet. La montagne qui
(1 ) J’ai faili l’occalian de ces recherches
, pour mefurer avec le baromètre,
la pente du Rhône , depuis Geneve juf-
•ques à Ton paffage fous le Fort de l’ E-
clufe. Le 27 Février 17 78 , le baromètre
placé à 4 pieds au defliis du niveau
du Rhône ,.fe foutenoit à 27 pouces
, 1 ligne jg ; il étoit dans le même
moment, à Geneve, à 72 pieds au deffus
du niveau du Rhône , à 26 , 9 , 7 . Le
thermomètre commun, expofé en plein
air au bord du Rhône , fe foutenoit à ?
degrés , & le même thermomètre étoit
à Geneve à 21 : il réfulte de là , que de
' -Geneve à l’Eclufe , le Rhône en hiver
defeend de 224 pieds. Comme le fleuve
eft, fous le Fort de l ’Eclufe, refferré dans
-un canal étroit, fes eaux s’elevent en
été beaucoup plus qu’elles ne le font
à Geneve. Nous avons vu qu’à Geneve ,
la différence de l’été à l’hiver n’excede
pas communément 5 à 6 pieds (;§. i; ) , ,
là elle va à 15 ou 16 ; & par conféquert,
la pente du Rhône, de Geneve à l ’ Eclufe,
eft d’environ 1 0 pieds moins grande en
été qu’en hiver.
Après avoir ebfervé le baromètre an
bord du Rhône , je montai droit au
F o r t, & je l ’obfervai au niveau du fol
de l’entrée, du côté de Geneve ; je
trouvai précifément 4 lignes de différence
; la hauteur corrigée étoit au bas,
comme nous venons de !e vo ir , 27,
1 , 9 ; d ie étoit en haut 2 6 , 9 , 5 ; le
thermomètre commun étoit au bord du
Rhône à + 1 , & au Fort à -j- 1 j ; ce
qui donne une élévation de 504 pieds,
depuis le lit du Rhône en hiver, juf-
ques au fol du Fort. Cette même oh-
fervation donne 7 5 p i e d s p o u r -la hauteur
du même fol au deffus du niveau du Lac
en été.
porte le nom de Credo, a des hauteurs du côté du Nord, qui
font partie de l’extrémité, du Jura : ces hauteurs font comme
L refte du Jura, de nature calcaire. Mais le pied de ce même
¡Credo, qui vient defeendre jufques dans le lit du Rhône, eft
leompofé de Grès, de fable & d’Argille,;, les couches de ces-
¡différentes matières font chargées d’une quantité de cailloux
fcoulés de différens genres, parmi lèfquels il fe trouve un grand
¡nombre de pierres alpines. Ces pierres ne peuvent: être venues.
|], 5 que par, l’ouverture de l’Eclufe , en face de laquelle ce
■pied de montagne eft fitué. Il faut donc qu’au moins une
¡partie de i échancrure qui fépare le Vouache du Jura, ait ete
¡très-ancienne. Qn pourrait cependant fuppofer que ces cailloux
ont paffé par deffus- le Vouache, qui ne ' s’élève nulle
¡part à la hauteur dê 400 toifes, hauteur a laquelle j’ai trouve:
¡de grands blocs de rochers des Alpes ( § .. 308 ).
Les eaux n’o n t-p a s tranfporté des- fragmens d é - c e genre
¡beaucoup au delà, du Credo ; ils auront e.te retenus par la-,
¡montagne de Michaille , car 011 n’en trouve que tres-rarement,
|& de très-petits, au delà de cette montagne.. , Ceux du Credo -
libnt déjà, beaucoup moins eonffdérables que ceux que l’on
¡voit dans nos plaines. En continuant cette, rou te , on ne com-
Imence à les retrouver c om m u n s q u e dans les plaines, du
■ Lyonnoîs; & même ceux que l’on trouve dans, ces plaines fur
■ la rive droite du Rhône, font peu volumineux, & ont ete chaînés
par ce fleuve. , ou font defc.endus des-Alpes du Dauphine, .
§. 2 i f . Tous lès faits, dont je viens de préfenter une ef-
I quiffe, m’ont donc, perfuadé , que dans un tems bien anté-
I rieur à toutes les. époques hiftoriques, la Mer couvrait nos
[montagnes, à .une hauteur c.onfidérable; quil. fe fit alors une
Pr'eeis-dàs
révolutions-
expofées
dans ce Ghà*
pitre*.