Forme de
sees cryftaux*
Vitrification
■complette
■de l’Amian-
îthe.
Epreuves
«chv iniques
ifùr l’Amian-
itfae.
Bar l ’acide
tfùtreux.
d’augmenter le- f e u , on la trouve réduite en une efpece de
fcorie denfe , bien affaiffée au fond du c reufe t,. d’un gris qui
tire fur le jau ne , mais qui blanchit dans les endroits:où la
matière fondue eft en contait avec le creufet ; & celui-ci en
eft pénétré & un peu rongé. La furface de cette matière
paraît un réfeau compofé d’aiguilles cryftallifées, qui fe croi-
fent en tous fen s , quelques-unes font difpofêes en gerbes', ou
en éventails ; on voit auffi des aiguilles femblables parfemées
dans l’intérieur de cette fcorie. C ’eft dans cet état q u e . M,
d’ARCET réduiiit fon Amianthe, & il remarqua auffi ce réfeau
eryftallifé.
C es aiguilles font un peu plus ëpaiifes qu’un cheveu : je les
ai obfervées avec.une loupe d’une ligne de foye r ; celles dont
j’ai pu reconnditre la fo rm e , m’ont paru parfaitement tranfpa-
rentes , d’une figure prifmatique quadrangulaire;',i; avec des angles
bien tranchans & des faces planes bien dreifées & trè s -b r illantes.
Les filets de l ’Amianthe c ru e , vus à la lo u p e , paraif-
fent blancs , tranfparens, mais beaucoup trop fins pour qü’on
puiffe diftinguer leur forme , même à l’aide des plus forts mi-
crofcopes.
Si au Heu de fufpendre l’action du f e u , on l’augmente, cette
fcorie cryftallifée fe change en un verre v e rd , qui ne fe cryftalfife
p o in t, & qui bientôt ronge le c reu fe t, le perce & en fort
fans laifler aucun veftige de cryftaUifation.
§ . 12 0 . C om m e je ne connais aucune arralyfe chymique de
TAmianthe pure, j’ai tenté fur elle quelques expériences. J’ai pefé
r a o grains de la belle Amianthe de T a ren ta ife , que je . viens
-de décrire. J ’ai verfé fur ces 10 0 grains une denai-once d’acide
nitreux :
nitreux : mais comme cette quantité s’eft imbibée à l ’inftant
[même dans l’Amianthe, j’ai ajouté une autre demi-once, qui
[a été auffi prefqu’entièrement abforbée ; j’ai fait bouillir ce mê-
Ilangé pendant deux heures, en ajoutant un peu d’eau d iftillé è ,
Ilorfque l’évaporation commençoit à deifécher l’Amianthe. J’ai en-
Ifuite filtré la décoélion & lavé l’Amianthe à plufieurs reprifes
[avec de l’ eau diftilléè que j’ai réunie à la décoélion.
C e t t e Amianthe lavée & féchée n’avoit perdu ni là blan-
Icheur ni fa flexibilité ; le feul changement que l’on pût remarq
u e r , c ’eft que fes filets féparés par ¡’ébullition, avoient une
[apparence plus cotonneufe.
L a décoélion n’ était point colorée , & avoit confervé pref-
[ que toute fon acidité. Saturée d’une diffolution de fel de
[Tartre , imprégné d’air fixe ( i ) ; elle n’a lailfé précipiter que
[deux grains, moins un feiziéme d’une terre grife.
L ’acide vitriolique verfé fur ces deux grains de t e r r e , en
la diffous un grain & d emi, & a donné par l ’évaporation quelq
u e s petits cryftaux de fel d’Epfom & de Sélénite.
L es de grain, qui avoient réfifté à l ’acide vitriolique , ont
[été expofés à l’aétion de l’acide n itr e u x ;il n’en a repris que
I Les reftans fe font montrés entièrement indiffolubles dans
I l’un & dans l’autre a c id e , aidés même de l’aélion du feu.
C e réfidu indiiToluble eft vraifemblablement encore de la
( 0 M. de Mor veau a fait ientir la
fteceifité d’employer dans ces épreuves ,
«e l’Alkali faturé d’air fixe , parce que
i ’Alkati cauftique diflbut la terre qu’il
vient de précipiter, pour peu qu’on en
verfe de trop , après la faturation de l’acide.
Elément de Chymie Théorique
& p ra tiq u e , T . I I I , p . 166.
M