Introduction.
Premiere
¿preuve fur
la chaleur du
Lac en été.
C H A P I T R E II.
DE LA PROFONDEUR E T DE LA TEMPERATURE
DES EAUX DU LAC.
§. 3 1 . JLi A profondeur du Lac n’eft point la même dans
toute l'on étendue ; on vérifie fréquemment cette régie
générale , que les eaux font les plus profondes auprès des
côtes les plus hautes & les plus efcarpées.
MM. M a l l e t & P i c t e t , en levant leur ca rte , ont fondé
le L ac en divers endroits ; leurs fondes font marquées - fur
la carte ; mais comme leur but principal ne permettait pas
qu’ils s'éloignaient des bo rd s , ils n’ont point rencontré les
plus grandes profondeurs..
C u r i e u x de connoître ces profondeurs & de faire fur la
température de notre L a c , les épreuves qui ont été faites fur
celles de la mer par d’autres Phyficiens ; nous avoiys fait ,M ,
P i c t e t & m o i , dans le courant de cet hiver 1 7 7 9 , deux
voyages, deilinés uniquement à ces épreuves.
§. 32. D é jà en 1 7 6 7 , j’avois éprouvé la chaleur du fond
du Lac avec un thermomètre de M . M i c h e l i , dont je donnerai
bientôt la defcription.
V o ic i les détails de cette Expérience.,
P e n d a n t les quatre jours qui précédèrent celui que je def-
tinai à cette épreuv e , qui étoit le 13 d’A o u t , le foleil avoit
¡été très-vif, fans veut & fans images. Le jour même étoit
calme , mais le foleil fe cachoit par intervalles derrière de
petits nuages blancs. L ’eau du Lac paroiffoit parfaitement
azurée 8c tranfparente.
L e Thermomètre p lon gé au fond du L a c , à 82 pieds 6 pouces
de la fu r fa ce , vis-à-vis la pointe de G en th o d , à 15 o pas du
b o rd ; après être demeuré là depuis 10 h. 20 m. du matin ,
jufques à n h. 20 m. fe trouva à 2 | de M i c h e l i , 12 î^-
de la divifîon qui porte le nom de R e a u m u r . Jugeant qu’il
n’avoit pas féjourné aiî'ez longtems pour prendre exadement
la température de l ’eau , je le replongeai au fo n d , & l’y laif-
fai jufques à 3 h . , 1 f m, : Ce qui M b i t en tout 4 h. 5 y m.
Je le trouvai alors à | de la divifion de M i c h e l i , ce qui cor-
refpond à t o f du thermomètre commun de Mercure.
U n autre thermomètre de Mercure , plongé dans l ’eau à un
pied au deffous de la furface , fe tenoit à dix heures & demie,
à 18 degrés & | ; & à 3 heures J , à 20 degrés \ de
R î a u m u r .
L e même thermomètre , fufpendu dans l’air à un piod au
deifus de l ’eau, fe tenoit à dix heures & demie, à 2 2 : dans un
moment où le foleil fe ca cha , il defcendit à 20 ; mais à trois
heures & un q u a r t , il étoit à 2 3 , même à l'ombre.'
Je croyois avoir fait cette expérience avec une exactitude
fuffifante ; mais de nouvelles épreuves faites fur ce même
thermomètre, m’ont prouvé que les cinq heures pendant lef-
quelles je l’avois laiffé au fond du L a c , ne fuffifoient pas pour
lui faire prendre exailement la température de l’eau; enforte
C a
Imperfes-
tion de cette
¿preuve.