Idée générale
de cette
TDUtCC
H A P I T R E IV.
D E C L U S E A S A L L E N C H E.
§. 462. L a vallée que l’on fuit en allant de Clufe à Sal-
le n c h e , fe dirige vers le Sud , & coupe prefqu’à angles droits
celle de la Bonne-Ville à Clufe. Elle eft beaucoup plus étroite,
& bordée par des montagnes plus élevées. Ces deux circonf-
tances réunies la rendent très-finguliere & très-pittorefque,
C o m m e cette vallée eft tortueufe, que fouvent les rochers
qui la bordent font taillés à pic à une grande hauteur, &
furplombent même quelquefois fur la route, le Voyageur étonné
n’avance qu’avec une efpece de crain te, & il doute s’il lui
fera poffible de trouver une tiffue au travers de ces rochers.
L ’A rv e , qui dans quelques endroits paroît avoir à peine affez
de place pour elle feule , femble auffi vouloir lui difputer le
chemin; elle vient fe jetter impétueufement contre lu i, comme
pour l’empêcher de remonter à fa fource.
M a is cette vallee n’offre pas feulement des tableaux du
genre terrible ; on en vo it d’infiniment doux & agréables ; de
belles fontaines, des cafcades, de petits réduits, fitués ou au
pied de quelque roc efcarpé, ou au bord de la r iv ie re , tapiffé*
d’une belle verdure & ombragés par de beaux arbres.
Les montagnes feules fuffiroient pour intéreffer le Voyageur,
par les afpeâs variés qu’elles lui préfentent ; ici nues & efcar-
p ie s , la couvertes de forêts ; ici terminées par des fommités
prolongées horizontalement, là couronnées par des pyramides
d’une hauteur étonnante ; à chaque pas c’eft un nouveau,
tableau.
Mais je m’impoferois un travail aufîï pénible, pour moi
qu’ingrat pour mes Lecteurs, fi j’entreprenois de décrire dans
tous leurs détails les deux chaînes de montagnes qui, pendant
l’efpace de près de quatre lieu e s , bordent & renferment cette
vallée ; je ne m’arrêterai qu’à celles qui me paroitront offrir
quelqu’obfervation intéreffante.
§. 4 6 3 . Dè s que l’on eft fortî de la ville de Clu fe ,. on v o it
en fe retournant fur la droite , les rochers e n furplomb fous;
lefquels on a palfé avant d.e traverfer l’A r v e , ( §. 448 ) , On. dif-
tingue d’ici le profil des couches de ces rochers ; & on re-
connoît qu’elles font prefque perpendiculaires à l ’horizon.
C e s couches font adoffées à d’autres couches calcaires &
verticales- comme elles , mais qui font la continuation de couches
à-péu-près horizontales : on diroit qu’une force inconnue
a ployé à angles droits l’extrémité de ces cou ch e s , & les a;
ainil, contraintes à prendre mie fituation, verticale,
§. 4 6 4 . Le chemin auprès de Clufe , ferré-entre M r v e Sc
le pied de la.montagne,, laiiTe à fa gauche les débris accumulés-
de cette même montagne. Ces débris- fo n t remarquables- p a t
leur forme polyhedre - irrégulière , fouvent rhoniboïdale , ou-
parallélepipéde obliquangle; leurs angles font vifs & tranchans ;
leur matière e ft une efpece de Marbre g ro flie r , d’une coulent
obfaiteú
Cóbchesfléchies
à angles
droits»