Leurs in.
convéniens.
Crampons
pins commodes.
par le milieu fur ces deux branches, & celles-ci fur les quatre
pointes qui font à leurs extrémités.
• C e s crampons font fo rt bons pour marcher fur la neige ou
fur ie g a z o n , mais ils font très-incommodes fur les ro ch e r s ;
parce que tou t le poids du corps porte par le milieu du pied,
fur ces petites barres de fer , qui font réhauffées par les. pointes
dont elles- font garnies ; & comme, cette partie du pied çft
ordinairement garantie par l’élévation du ta lo n , elle eft fort
ten d re , de maniéré;que ces barres qui la meurtriffent en,peu
de momens, caufent une fatigue & une douleur infupportablc
à ceux qui n’y font pas accoutumés. D ’ailleurs le corps pofé
ainfi. en équilibre fur le milieu du p ied , fe trouve dans une
efpece de balancement , qui dans certaines circonftances peut
être très-dangereux. Je me fuis pourtant fervi de ces cramp
ons , malgré leurs inconvéniens, jufques à ce que j ’aye imaginé
ceux que je vais décrire.
J ’a i remarqué qu’avec de forts fouliers garnis de c lo u s ,
comme je les p o r te , & com m ed l convient d’en avoir toujours
fur les hautes montagnes, il fuffit que le. talon foit armé
de pointes; & comme ces pointes ne feroient pas àffez foli-
dement fix é e s , fi elles ne l’étoient qu’aux fouliers mêmes, je les
fixe a une bande de fer b a ttu , qui encadre exaélement le talon
d u foulier, que l’on peut ôter quand on le veu t, & qui s’attache
tres-folidement par. le moyen de bonnes courroyes.
L a figure 4e* de la Planche I I I , repréfente un de ces crampons,
avec fes courroyes. Les lettres B , C , D , défignent
le cadre de fer qui embraffe le talon du fo u lie r , & qui eft
muni par deffous, d’un rebord fur lequel s’appuye le bord de
ce
ce même foulier. Trois pointes de fer font fixées au défions
de ce rebord, une derrière en C, & les deux autres B Sc D ,
aux deux angles,du talon. Dans les premiers crampons que
je fis faire d’après cette idée, j’avois fait pratiquer dans le cadre
de fer qui entoure le talon, trois ouvertures où pafioient
des courroyes qui fe rattachoient fur le pied. Mais j ’éprouvai
bientôt que ces courroyes qui fe ferroient fur le col du pied,
gênoient beaucoup fes mouvemens. Je fis donc fouder aux
crampons deux branches de fe r , B A & D E , percées à
leurs extrémités pour recevoir les courroyes, & les porter en
avant de la boucle du foulier. L’une de ces courroyes fe
termine par une petite boucle p , & l’autre vient paffer par defius
le pied & s’attacher à cette boucle. De plus, pour foutenir
le crampon par derrière, le cadre de fer qui embraffe le talon
eft percé en n, pour recevoir une troifieme courroye , qui
s’élève jufques à la hauteur du foulier en m ; là elle eft tra-
verfée par une quatrième courroye , qui faifant le tour du talon,
eft coufue par une de fes extrémités à l’une des premières
courroyes E, & fe rattache par Ton autre bout à une boucle i,
qui fe trouve coufue près de l’autre extrémité de cette même
courroye E.
D epuis fept ou huit ans que je fais ufage de ces crampons
je les ai toujours trouvés très-fûrs'& très-commodes; plufieurs
perfonnes qui en ont fait faire fur le modèle des miens , en
ont été très-contentes 5 & comme ils n’embarraffent point en
marchant, on les chauffe à fes pieds, lors même qu’à la rigueur
on pourroit s’en paffer, parce qu’avec : eux on marche avec
plus d’affurance & de vîteffc.
Mais en montant au haut du Buet, nous n’en eûmes pas
P p p