nomene connu , & auquel nous aurons occafiôn de revenir
ailleurs. Celle des glaces;; q u ife fait avec plus de lenteur, &
pour l’ordinaire avec moins de fracas , a été moins bien ob-
fervée.
Presque tous les g la c ie r s , tant du premier que du fécond
ge'nrej repofent fur des fonds inclinés; &. tous ceux d’une
grandeur un peu confidérable ont au deffous d’e u x , même en
hiver ( §. 5 3 3 - ) , des courans d’e aü , qui coulent entre la glace
& le fond qui la porte.
O n comprend d o n c , que ces malles g la cé es, entraînées par
la pente du fond fur lequel elles repofent, dégagées par les
eaux de la liaifon qu’ elles pourroient contracter'avec ce même
fo n d , foulevées même quelquefois par ces eaux, doivent peu-
à-peu -gliffer & defcendre en fuivant la pente des vallées ou
des croupes qu’elles couvrent.
C ’e s t ce gliffement l e n t , mais con tin u, des glaces fur leurs
bafes inclinées ; rqui les entraîne jufques dans les baffes vallées,
& qui entretient.continuellement, des amas de glaces dans des
vallons affez-.chauds pour produire de grands arbres, & même
de riches moiffons. J Dans le fond de l a ,: vallée; de Chamoupi
par e x em p le , il ne fe forme aucun g la c ie r, les neiges mêmes
y difparoiffent dès lé mois de May pu de Juin ; & pourtant
le Glacier des Buiffons, celui des Bois , celui d’Argentiere,
defeendent jufques . dans le fond; de cettp vallée. Mais, .les
glaces, inférieures de .ces, .glaciers n’ont point été formées dans
cette p la c e , & elles apportent, pour ainii dire,, l’atteftation du
lieu de leur naiffance , puifqu’elles defeendent chargées des débris
des rochers qui bordent l’extrémité la plus , élevée de la
vallée de g la c e , & que ces rochers font compofés de p ierres,
dont les efpeces ne fe trouvent point dans les montagnes qui
bordent la partie inférieure de cette même vallée,
§. 53 6. Tous les grands glaciers ont à leur extrémité inférieure
, & le long de leurs b o rds, de grands amas de fable &
de débris, produits des ébouiemens des montagnes qui les dominent.
Souvent même les glaciers font encaiffés dans toute
leur longueur par des efpeces de parapets ou; de retranche-
mens » compofés de ces mêmes débris que les glaces latérales
de ces ; glaciers ont dépofés fur leurs bords. Dans les
glaciers, qui ont été anciennement plus grands qu’ils ne font
aujourd’hui , ces parapets dominent les glaces aétuelles; dans.
ceüx qui font au- contraire , plus grands qu’ils n’ayent encore
été , ces parapets font plus bas que la g la c e ; & on en voit
enfin où ils font de, niveau avec elle. Les payfans de Cha-
mouni nomment ces monceaux de. débris, la moraine du glacier.
L e s pierres dont l’ entaffement forme ces parapets,. font pour-
la plupart arrondies , foit que leurs angles, fe foient émouffés.
en roulant du haut des montagnes, foit que les g la ce s, les
ayent brifés en les frottant, & en les ferrant contre leur fond
ou contre leurs bords. ' Mais celles qui font demeurées à la:
furface de la glace , ' fans avoir effuyé de frottemens con-
fidérables-, ont confervé leurs arrêtes vives & tranchantes.
Quant à leur nature, celles que l’on trouve fur l’extrémité-
fupérieure des glaciers, font des mêmes genres de pierre que
les montagnes qui les dominent ; mais comme les glaces les;
entraînent vers le bas. des vallées , elles arrivent entre des montagnes
dont la nature eft entièrement différente de la. leur.
Amas d e
pierres dépotées
finies
bords
des glaciers.