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minéralifé 'par des Pyrites,, s’eft trouvé dans les Malades du
Liant de Roulave près de Dardagny ; l’autre , imprégné d’un
fu c bitumineux qui le rend noir, & pefant, a été trouvé dam
les carrières au - deilus de Laufanne : celui-ci eft aéluellement
dans le Cabinet de M. S t r u v e .
C e s grès ne
'•contiennent
pas non plus
cailloux
coulés.
§ 6 3 . L e s cailloux roulés dont toute cette Vallée & le
fond du Lac font couverts , ne pénétrent point dans l ’intérieur
des couches fondamentales 4 e cette pierre ; du moins n’en
ai - je vu aucun exemple. O n vo it bien en divers en d ro its .
des bancs de cailloux mêlés de fable & agglutinés en forme de
Poudingues ; & l ’on pourroit regarder la matière de ces bancs
comme un Grès mêlé de cailloux ; mais ces mélanges ne fe
trouvent que dans les couches moyennes ou fuperficielles des
coteaux & non dans leurs bafes.
Indices de §. 64. Un corps foffile dont on a trouvé des indices dans
pierre?" de le s Molaifes des environs du L a c , c’eft le Charbon de pierre
On en "voit des couches minces entre-des lits de Molafle dans
■la Terre de D a rd agny , fur les bords de ce même ruiffeau, près
duquel on a .trouvé l ’os, pyriteux dont je viens de parler, (i)
Origine de § . '^ Ç . J ’a v o i s cru premièrement que les fables defquels font
«Grès™61” 1” compofées les Molaifes & les Grès de nos environs , avoient
é té chariés dans le baffin de notre Lac par la même révolu-
( 1 ) Je fis en 1770 , aux promotions
académiques , un difcours dans lequel je
tâchai d’engager le public à faire faire
rdes fouilles dans cet endroit; croyant
qu’il y avoit lieu d’efpérer, qu’on y trou-
■veroit des couches plus confidérables de
charbon de pierre. Vingt-cinq particu- |
liers firent entr’eux l’année fuivantc »
une foufcrïption de quatre cents louis
pour fubvenir aux frais de ces fouilles-,
mais la difficulté dev s’entendre avec les
propriétaires du fol fur les profits éventuels
de cette cntreprife, la fit entièrement
échouer.
don
D E 0 E N E V E. Chap, III. 41
don qui a couvert le fond de c e baflîn des débris des montagnes
des A lp e s ; mais quand j ’ai obfervé que l’on ne trouve
point de ces débris dans les couches fondamentales de cette
pierre ; quand j’ai réfléchi au Charbon de pierre que l’on a
trouvé en quelques endroits entre ces couches ; & enfin, quand
j’ai vu fur le coteau de Boify un banc de pierre ca lc a ire , qui
recouvre les Molaffes dont le refte de ce coteau eft compofé ;
j’ai été contraint de changer de fentiment, & de reconnoître que
les fables dont l’agglutination a formé ces Molaifes, ont été
dépofés antérieurement à cette révolution.
Je dis de plus qu’ils ont été dépofés par la Mer ; car les
Charbons foifiles & les Pierres calcaires font univerfellement
reconnues pour des productions de la Mer.
O n pourroit exiger q u e , pour completter la preuve de cette
opinion fur la formation de ces pierres, je montraife des veftiges
d’animaux marins trouvés dans nos Molaifes: mais je crois que
l’on peut fe paifer de cette p reu v e , parce que la Mer ne
produit pas par-tout des coquillages ; & parce que fouvent des
caufes lo ca le s , des principes acides , par e x em p le , les altèrent
& les empêchent de fe pétrifier & même de fe conferver. J’ai
obfervé avec étonnement dans les collines argilleufes de la
T o fc an e , & fur-tout dans celles des environs de Sienne, par
exemple auprès de Monte Chiaro , des coteaux voiflns les uns
des autres, & quelques fois des champs contigus fur une même
colline , dont les uns, font remplis de coquillages foifiles au
point que la Terre en eft blanche ; & les autres n’en contiennent
pas le moindre veftige. On ne peut cependant pas
le u r refufer une origine commune : il faut donc reconnoître ;
ou que les coquillages ne s’étoient pas également établis par
F