
Iles C a ïo lin e s. oieilies et a la cloison du nez. Pour colliers, ils ont tantôt de simples
D e i’ homme
en famille.
Habitations.
rubans on bandelettes de feuilles de palmier; tantôt des fleurs (pl. 58,
fig. 3 ), ou de petites rondelles blanches et noires de dure consistance,
enfilées à un cordon (pl. 58, fig. 2 ) ; tantôt enfin ce cordon lui-même
a une suite de noeuds entre lesquels sont placées, à'intervalles inégaux,
les dents de quelque animal ( 1 ) , ou de petits corps cylindriques d’une
substance dure et rougeâtre (pl. 58, fig.. i et 4). Ces derniers colliers
tiennent peut-être lieu d’almanachs, ainsi que nous le dirons plus bas.
Des bandes de feuilles de palmier servent également à orner la coiffure
et à former des bracelets ; il se fait encore de ceux-ci avec des anneaux
d’écaille de tortue, ou d’une matière inconnue que l’on-dit ressembler à
l’ambre gris sans en avoir la transparence.
Pendant que nous naviguions dans le voisinage des Carolines, nous
avons aperçu, à l’aide de nos lunettes, quelques-unes des maisons qu’habitent
ces in.sulaires; elles étoient réunies en groupes, ou bien disséminées
çà et là. La plupart ne sont que de simples hangars; d’autres, de
misérables huttes faites de branchages grossièrement assemblés en pointe
par le haut (2). La porte, seule ouverture qu’elles aient, est quelquefois si
basse, qu’il faut se mettre à genoux pour pénétrer dans l’intérieur, non
moins négligé que le ’dehors. On a iieu de s’étonner que ces hommes
mettent tant d’art dans la construction de leurs pirogues, et si peu dans
celle de leurs demeures. Cependant, au rapport de quelques Carolinois
venus à Guam , leurs tamors ont des maisons en charpente et ornées de
peintures. On peut donc conclure de ce qui précède, qu’il y a aux Carolines
trois sortes d’hab'itations : celles des chefs, celles des gens du
peuple, et les hangars destinés, soit à l’établissement des chantiers
de construction , soit aux réunions générales.
Nous savons très-peu de chose sur leurs meubles et ustensiles. Indépendamment
des vases en bois que nous nous sommes procurés par échanges,
et qui, taillés et vernis avec le degré surprenant de perfection qui brille
dans la structure de leurs barques, paroissent destinés à préparer et à
( I ) Peut-être des dents de rats. Mais y en a - t - il chez eu x !
{ 2 ) Quoique la figure de notre planche 8 i se rapporte aux îles M arian ne s , elle peut aussi
donner une idée exacte des huttes dont il s’agit.
Meubles
et ustensiles.
LIVRE III. — D e T imor au x M ariannes in c lu s iv em en t . 10 i
contenir leurs alimens (pl. 5 8, fig. 14 et i 5 ) , iis ont des boîtes en bois lies Carolines,
couvertes, et de dimensions variables, depuis six pouces jusqu’à trois pieds De l'homnie
de longueur et au-delà (pi. 5 8 , fig 19 , 20 et 2 i ), qui leur servent à
serrer leurs étoffes, leurs lignes de pêche, leurs hameçons et autres objets
précieux. Les écales de coco sont employées comme verres à boire; ils
font des couteaux avec de certains coquillages : mais probablement leur
industrie domestique ne se borne pas ià.
§- V.
De l ’homme reuni en société.
Nous n’avons des données à peu-près certaines sur ia population des
Carolines, que relativement aux îles qui sont soumises au roi de L a moursek
: en voici ia note telle que nous l’avons tirée des archives de
Guam ( I ). Je me suis borné à classer ces îles par ordre de grandeur.
L.imoursek.............. 2 000 ames.
Elato ...............
Oulimaray.. .
F a la lap ............
Goulimar^io. .
O ulor..............
Pou k................
F a la t i..............
Paliao ( 2 ) . . .
R aor.................
J'oukouas . . .
M a r io g ...........
A reporter . .
I 20 0 .
5 30 .
2 5 0 .
2 2 5 .
I 80.
I 70.
1 3 0 .
1 2 5 .
I I o.
I 00.
9 °-
5 110 .
Report.
F a gou n lap .,
Soli.np. . . .
5 I 10 ames.
S G
7 0 .
Fa llougla................. 30.
Harradies ...............
F a lo u a lap ..............
Hanarizaray...........
F a lip t i.....................
Lassagay.................
K a r............................
O ula ta ii..................
5° -
3Ô.
32-
2)-
24.
> 5-
2 .
T o t a l . 5 5° ° -
Selon le rapport que me fit à Guam un pilote de Satahoual, l'île
( I ) C e s documens ont été fournis par le plus habile pilote de L am o u r sek , lors de l’ambas-
sade envoyée à Guam en i 8 1S , et dont nous avons parlé plus haut.
( 2 ) Ou trouve parmi les îles G o u lia y une île P a lia o , puis une île R a h u l , dont le nom est
bien synonyme de R a o r , dans un pays où / et r , o et ou se prennent indistinctement l’un
pour l’autre. Nous ignorons si ces deux île s , citées ici dans le te x te , font réellement partie
de TattoIIon des C o u 'ia y .
Population.