
Ile s Ca roline s. la peiné qu’üs ressentirent de son non-succès les força d abandonner ia
Histoire. conquête de ces îles , que tant d’efforts et de dépenses infructueuses leur
avoient déjà fait juger comme très-difficile.
Depuis iors les communications avec les Carolines ne furent plus
qu’accidentelles, et séparées quelquefois par de grands intervalles dé
temps. C’est ainsi qu’en 1756 un des insulaires fut jeté sur ies côtes des
Mariannes; un autre y arriva, l’année suivante, après avoir préalablement
touché aitx Philippines : tous deux s’établirent à Guam, où iis rendirent
plus tard d’importans services comme interprètes.
Dans ieurs voyages autour du monde, le capitaine Carteret reconnut,
en 1767, mais sans s’y arrêter, les îies Soronsoi, et le capitaine Wallis
les îies Pescadores , de l’extrémité Nord de ia chaîne des îles Raiik: six
ans pius tard, D. Felipe Tompson découvrit celles de la Passion, de
Saint-Augustin ( i ), &c.
L’existence des îles Palaos ( 2 ) étoit encore révoquée en doute en Europe,
quand ie naufrage du navire anglais ! Antelope sur ces côtes, en 1783,
vint appeier vivement l’attention. Le capitaine Wilson, qui le commandoit,
et son équipage, restèrent trois mois à terre; étant parvenus
à construire une petite embarcation, ils se rendirent en Chine. Le récit
de leurs aventures a été donné au public (3), ainsi qu’une description
sommaire des habitans et de leurs usages.
Vers la fin de mai 1 7 8 7 ’ tamors ou chefs de i’île Lamoursek
arrivèrent aux Mariannes, après dix jours de n.avigation, dans deux
pirogues montées par treize hommes. Le gouverneur espagnol en obtint
plusieurs .renseignemens positiis et curieux.
Plusieurs de ces insulaires , touchés de l’accueil qui leur avoit été
fait, partent, en 1788, pour retourner à Guam; mais surpris par un
ouragan, aucun d’eux ne put revoir sa terre natale.
Une grande partie de la chaîne des îles Radak est explorée cette même
année par les capitaines Marshall et Gilbert; le premier, sur le Scarborough;
Q i ) Voyez la planche n.» 7 de notre Atla s nautique.
(.2) Les Angla is donnent à ces îles le nom de P e le w ; mais celui que je leur conserve est
beaucoup plus ancien.
( 3 ) Sous ce t it r e ; an Account o f the P e lew islan d s , ¿ f c . , by G . Keate.
LIVRE IIL — De T i m o r a u x M a r i a n n e s i n c l u s i v e m e n t . 85
le deuxième, sur la Charlotte. Plusieurs des groupes qui ia composent
reçoivent les noms de Mulgrave, Arrowsmith, Redder, Daniel, Ibbetson,
Calvert et Chatam.
La relation attachante des aventures du capitaine Wilson aux Palaos, fit
penser au capitaine Mac-Cluer qu’on devoit rencontrer là plus qu’ailleurs
le bonheur et la vertu. Fard de Bombay, en 1790, pour une mission
scientifique, il s’arrêta sur ces îles, dans le dessein de remettre aux chefs
du pays les présens que leur destinoit la compagnie des Indes anglaise; il
s’attacha, pendant quelque temps, à faire connoître aux naturels lart
d'élever les bestiaux et de se servir des instrumens aratoires qu’il leur
avoit apportés. Revenu aux Palaos trois ans après, il résolut d’accomplir
le projet, long-temps médité, de s’y étabiir avec sa famille. Quinze mois
de séjour ne lui firent cependant pas rencontrer l’âge d’or qu’il avoit rêvé,
mais lui procurèrent un ennui si insupportable, qu’à la fin ii résolut de s’en
affranchir. D’abord il alla en Chine, revint une dernière fois aux Palaos
en ! 794 ; d’où, après avoir expédié sa famille pour Bombay, il partit pour
,s’y rendre lui-même sur un autre navire. L’ignorance absolue où l’on est
de son sort a dû faire présumer qu’il avoit péri en mer ( i ).
Pendant ia durée des aventures précédentes, plusieurs navigateurs
aperçurent des portions de l’archipei des Carolines. En i 79 i , le capitaine
Hunter voit quelques îles dans le voisinage de Gouliay et de Yap;
le Royal-Admirai, l’année suivante, découvre une portion des îles Ralik,
à laquelle il donne les noms de gvoupo Muskitto [2) et d’îles Baring {3).
Le navire ï Exeter, deux ans après, reconnoît la partie méridionale de
Y’ap ; le Musgrave, les îles de la Passion, qu’il nomme Seven islands;
puis Poulousouk, et un petit nombre d’autres. Les iles de la Passion
sont encore aperçues par le Britania, en 1794-
C’est aussi dans le cours de la même année que le capitaine Butler
découvre les îles Brown, dans l’Ouest de Ralik, et qu’on obtient
une connoissance plus exacte du groupe des Gouliay. Une pirogue
partie de la principale de ces îles, assaillie par un coup de vent qui
( 1 ) V o y e z a Supplement to the Account o f the P e lew islan d s , by Jo h n Pare Hockin.
( 2 ) C e sont, je c ro is , les iles Odia des naturels.
( 3 ) Peut-être les iles N am u rik .